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L'UTILITÉ D'UNE ÉDUCATION MULTICULTURELLE

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L'UTILITÉ D'UNE ÉDUCATION MULTICULTURELLE



Il est inadmissible pour un homme d'affaires

de se comporter comme un touriste.

Paul S. VERLUYTEN

Développer la conscience de la diversité

Culture, ethnicity, race. Cultural pluralism, multuculturalism. Tolerance, integration, assimilation. Racism, xenophobia, Neo-Nazism. Discrimination, exclusion, repression. Equal opportunities, affirmative action, preferential treatment, reverse discrimination. Disadvantage, minorization. Political correctness. Migration, migrants, immigrants, refugees … These are just some of the beacons guiding a debate on diversity, which is sweeping through public life in North America and Europe, and of which echoes can be heard - usually loud ans clear - in many other parts of the world.

(BLOMMAERT&VERSCHUEREN 1998 : 1)

L'Ère de mondialisation des échanges (commerciaux, intellec-tuels ou autres) que nous vivons actuellement, l'heure oÙ la 'naviga-tion sur la toile' rétrécit constamment les frontiÈres, l'époque dont l'ouverture est indiscutable dans tous les domaines rend encore plus évident le rôle de la communication multiculturelle dans la construc-tion du respect réciproque entre les ensembles culturels, non seule-ment en Europe mais aussi dans les rapports des Européens avec les membres d' autres cultures. On ne saura nier l'importance stratégique dans le développement des relations harmonieuses entre les citoyens appartenant à tous les pays parsemés sur le globe.

À mieux regarder, toute communication est fondamentalement interculturelle dans la mesure oÙ chaque participant apporte dans un acte de communication un répertoire spécifique d'identités, de positions et d'attentes, qui n'est que le résultat d'une formation à travers des rapports extrÊmement complexes aussi bien avec leur propre culture qu'avec les cultures des 'autres'. Une communication efficace sera étroitement liée à la capacité des participants à compren-dre et à gérer les différentes identités et positions.

Le progrÈs social et la construction d'un monde oÙ rÈgne la paix dépendent sans aucun doute du développement de la conscience de la diversité et de la différence.

Il y a une philosophie du pluralisme culturel, avancée et soutenue par maints organismes internationnaux, qui s'impose dans la plupart des États du monde, surtout là oÙ la démocratie est au pouvoir. Sauve-garder les valeurs culturelles, mettre en exergue les fonctions des groupes ethniques ou la socialisation de l'individu ne sont que les plus importants aspects envisagés.

Malgré l'évolution à l'échelle mondiale, les gens ne sont pas (encore) prÊts à accepter l'dée qu'ils sont différents, que leurs valeurs surtout ne sauraient Être alignées. Connaitre, reconnaitre et comprendre ce phénomÈne serait avoir fait le premier pas vers une acceptation de la multiculturalité.

Apprendre à 'accueillir' l'AUTRE

Rien de plus naturel que les sentiments d'insécurité, de peur, d'adversité mÊme se manifestent lors d'un contact avec quelqu'un d'autre qu'on rencontre pour la premiÈre fois. Nos peurs surgissent de notre ignorance. Or, ces rencontres ont toujours existé, elles sont devenues, au fil des siÈcles, de plus en plus fréquentes, voire incontournables et c'est adopter un comportement bienséant que d'accepter et de comprendre l'altérité.

L'éducation interculturelle devrait commencer trÈs tôt. Malheureusement, le fait mÊme qu'on parle d'éducation multiculturelle suppose qu'il existe une éducation monoculturelle. OÙ chercher la réalité ? OÙ trouver la bonne réponse ?

Quoi qu'il en soit, il est certain qu'un bon enseignement, soutenu par de bons éducateurs, devrait :

développer les capacités humaines de l'enfant/adolescent/a-dulte (réflexion critique, imagination, raisonnement, jugement, etc.) pour lui permettre de s'autodéterminer par rapport au monde qui l'entoure sans préjugé(s);

développer les capacités intellectuelles et morales (l'ouver-ture sur le monde, l'amour de la vérité, l'objectivité, la curiosité intel-lectuelle, la bonté, la modestie;

ouvrir les voies vers les grandes réalisations humaines (scientifiques, morales, religieuses, artistiques).

Ainsi, l'éducation pourrait-elle s'ouvrir sur le monde et sur les autres cultures et, fidÈle à ses objectifs, elle pourrait faciliter la communication entre celles-ci, devenant, par là mÊme, 'multiculturelle'. Malheureusement, les contradictions entre la théorie et la pratique existent toujours, malgré qu'on s'ingénie à dire qu'une mauvaise éducation (voire incomplÈte) met à l'épreuve la capacité d'imagination, laquelle, selon certains auteurs (v. OUELLET 1991) ne peut se développer que lorsqu'on est exposé à d'autres sociétés, à d'autres cultures, la conscience de l'alternative venant à faire partie intégrante de sa propre façon de penser. Il est trÈs dangereux de se limiter à son propre monde et de le considérer comme le meilleur possible. (De maniÈre anecdotique, nous reprendrons, en résumant, une conversation entre amis de professions différentes, oÙ un médecin -provenant d'un milieu à indices de distance hiérarchique, masculinité et contrôle d'incertitude élevés, soutenait que la chirurgie prévalait sur tous les autres métiers, parce que, nous citons : 'À ce que je sache, personne n'est mort suite à une erreur de subjonctif, mais on en a vus aprÈs erreur d'incision au bistouri.' Nous lui répondimes que, selon notre avis, deux étaient les métiers les plus importants : celui d'éboueur et celui d'instituteur, simplement, parce qu'à notre sens, on ne peut survivre dans la saleté et on ne peut, non plus, devenir quoi que ce soit s'il n'y avait pas quelqu'un pour nous apprendre à lire et à écrire.)

En offrant du monde une vision étroite on contrarie l'esprit critique. L'élÈve, l'étudiant, l'apprenti aura du mal à adopter une attitude quelconque à l'égard d'une société (la sienne ou une autre), il pourrait développer des tendances narcissiques, voire arrogantes, il pourrait adopter envers les autres des exigences qui n'admettent pas de réplique, bref, des critÈres qu'il ne serait pas prÊt à s'appliquer à lui-mÊme.

Il est évident qu'une bonne éducation ne pourrait Être qu'interculturelle, surtout à l'Ère ou les gens voyagent de plus en plus, oÙ le phénomÈne de l'immigration est important, oÙ les entreprises multinationales se retrouvent un peu partout, oÙ la mondialisation n'est plus un concept appartenant à un avenir quelconque.

En Occident, la réflexion sur la nécessité de l'éducation interculturelle est née pour répondre au phénomÈne de l'émergence de minorités ethniques. Ces populations proviennent pour la plupart de cultures non-européennes et mÊme si les minorités culturelles ne constituent de réalité nouvelle nulle part sur le globe, il est certain que seulement les derniÈres années, les crises économiques aidant, on a commencé à s'inquiéter plus sérieusement. Une jonction entre le facteur économique et le facteur culturel est de plus en plus présente.

Deux arguments sont invoqués lorsqu'on veut fonder la logique de l'éducation multiculturelle :

le lien entre la culture et l'éducation (premier moyen de transmission)



l'évolution du monde qui ne permet plus de rester/se tenir à l'écart :

Une 'bonne éducation' doit donc, dans la matrice de la modernité, aider les élÈves à dépasser les frontiÈres de leur culture particuliÈre pour construire avec d'autres un monde oÙ la vie aura un sens.

(OUELLET 1991 : 57)

L'aspect central dans le programme de l'éducation multiculturelle reste l'ouverture sur l'AUTRE :

Le concept d'éducation interculturelle (les gras sont de nous) désigne toute formation systématique visant à développer chez les membres des groupes majoritaires comme chez ceux des groupes minoritaires :

une meilleure compréhension de la situation de la culture dans les sociétés modernes;

une plus grande capacité de communiquer entre personnes de cultures différentes;

des attitudes mieux adaptées au contexte de la diversité des cultures et des groupes dans une société donnée, grace en particulier à une meilleure compréhension des mécanismes psycho-sociaux et des facteurs socio-politiques susceptibles d'engendrer l'hétérophobie et le racisme;

une meilleure capacité de participes à l'intéraction sociale créatrice d'identité et de commune humanité.

(OUELLET 1991 : 29)

Il ressort de cette définition que l'objectif de l'éducation interculturelle serait atteint en suivant la voie : compréhension - communication - comportement.

Le prix des lacunes interculturelles

Les faits présentés dans la littérature de spécialité, fondés sur des situations interculturelles concrÈtes, vécues dans la quotidienneté des personnes et des institutions, nous renseignent sur le prix, parfois fort élevé, que l'insensibilité interculturelle a coÛté à ceux qui croyaient Être les seuls à détenir la Vérité. Négliger les différences culturelles peut Être lourd de conséquences pour les sociétés. Paul S. Verluyten (2000 et 2001) relate et explique le cas 'Eurodisney', dont le destin aurait pu virer au tragique, dans le plan financier, si l'attitude managériale n'avait changé :

En 1992, lorqu'elle a lancé Eurodisney dans la région parisienne, la société mÈre américaine était convaincue de son succÈs. Les deux implantations US ('Disneyland'- en 1955, prÈs de Los Angeles et 'Disneyworld' - en 1971, à Orlando, en Floride, n.n.) n'étaient-elles pas finalement devenues rentables ? Mais Disney s'est fourvoyée. En 1993, le parc d'attractions a perdu prÈs d'un milliard de dollars. Et les années suivantes, les pertes s'élevaient à un million de dollars par jour. La situation n'a changé que lorsque la maison mÈre a compris qu'elle s'y était mal prise et lorsqu'elle a nommé un Français à la tÊte du site. (2001 : 102)

Comment expliquer ces pertes ? Qui en était coupable ? OÙ fallait-il intervenir ? L'analyse qui s'ensuivit donna les réponses et laissa voir les raisons de l'échec, qui ne furent pas uniquement d'ordre culturel, mais qui en étaient tributaires en grande mesure :

En premier lieu, le parc fut considéré un produit 'vieux', les Européens se prenant pour des acheteurs d'occasion ('seconde main'), les Américains ayant exporté leur produit assez longtemps aprÈs son installation aux États-Unis et au Japon.

Ensuite, le parc s'avéra inadapté, aucun effort n'ayant été dépensé pour ajuster les thÈmes d'Eurodisney aux traditions européennes. Ni les légendes, ni les contes de fées, ni l'histoire européennes ne s'y retrouvaient. Les Américains avaient considéré suffisants les thÈmes inspirés de la conquÊte de l'espace, de la vie des cowboys ou des décors des Westerns.

Les 'modÈles de dépense' (américain et européen) différaient aussi. En tenant compte que les revenus sont, en général, plus élevés aux États-Unis qu'en Europe, mais que les périodes de vacances sont plus courtes, on peut parler de high density spending côté américain (dépenser plus d'argent à l'intérieur d'une période plus courte) et de low density spending côté européen (dépenser moins d'argent pour une période plus longue). Eurodisney, évidemment, était adapté au modÈle américain ( en 1993, la taxe d'entrée était de 50 dollars/personne, sans rabais pour les enfants; il était défendu d'emporter son propre goÛter, par conséquent il fallait l'acheter sur place; on payait 10% de commission de change à l'intérieur du parc, etc.).

L'attitude moralisatrice des organisateurs interdisant le tabac et l'alcool, les visiteurs se retrouvaient dans un restaurant pour le déjeuner ou le diner, obligés à boire de l'eau ou des boissons non-alcoolisées - en France, pays du champagne ! La tendance des Américains à transformer l'endroit selon les coutumes d'outre Atlantique, au lieu de s'adapter un tout petit peu à l'Europe, ne pouvait entrainer que des conséquences facheuses. Si l'attitude conservatrice était passablement acceptée sur le continent américain, cela devenait totalement bizarre pour les Européens, qui ne partagent pas l' avis des Américains.



La gestion du personnel de type paternaliste n'était pas acceptable non plus; si l'obligation du sourire, du comportement prévenant, du renoncement à la moustache (l'apparence physique était stipulée dans le contrat), ne semblaient pas trop contraignants, la défense d'utiliser un parfum ou du maquillage avait de quoi étonner les Français(es).

La conclusion s'impose de soi : ignorer l'importance de la nécessité de connaitre les autres peut avoir des répercussions catastrophiques. Les Américains d'Eurodisney l'auront compris, vu qu'ils ont assez rapidement changé de stratégie.

La nécessité d'une conscience interculturelle aggrandie va de pair avec l'évolution mondiale, dont l'aspect globalisant met l'empreinte surtout sur le domaine économique. Un nombre croissant de compa-gnies qui vendent et achÈtent à l'étranger (phénomÈne sous-tendu par des contacts, des négociations, des contrats) se voient dans l'obligation de (d'):

adapter leurs produits aux marchés internationaux

améliorer les chances de succÈs de leur actif expatrié

mieux intégrer les ouvriers migrants dans leurs forces de travail

accueillir les hommes d'affaires étrangers

considérer les avantages d'une spéculation conjointe ou d'une fusion avec un partenaire étranger, etc.

Dans tous ces cas, les personnes impliquées doivent devenir conscientes de la maniÈre de penser, réagir, communiquer des gens d'autres pays et cultures. Les institutions deviennent de plus en plus impliquées dans l'internationalisation et l'on a un besoin croissant d'une conscience interculturelle.

Il y en a qui croient que la maniÈre de penser, réagir, communiquer devient plus globale que ne l'est l'économie. Ceci n'est pas vrai. Si l'on veur utiliser ses propres moules, ses propres échelles d'évaluation, ses propres habitudes communicatives pour interpréter ou prédire le comportement des gens appartenant à d'autres cultures, on sera sujet aux problÈmes. C'est ce qui est arrivé aux gens d'Eurodisney et à pas mal d'autres qui ont cru Être les seuls dans le vrai.

Amortir les chocs culturels

Le phénomÈne du choc culturel se produit souvent au contact avec une culture inconnue ou peu connue, lors d'une nouvelle expérience, traduit par des processus psychologiques types. Hofstede (1994 : 331) le définit comme 'état de désarroi qui suit le transfert d'une personne dans un environnement culturel inconnu, accompagné parfois de symptômes physiques'. D'autres (K. Oberg, cité dans MORAN - XARDEL 1994 : 213) y voient un traumatisme généralisé qui se manifeste au contact d'une culture différente, la personne qui en est la 'victime' se retrouvant soudain privée de ses repÈres habituels.

Le choc culturel correspond à une perte d'orientation psychologique due à des erreurs d'interprétation ou à l'incom-préhension d'indications issues d'une culture différente. Il trouve son origine dans des causes telles que le manque de connaissances, l'insuffisance de l'expérience antérieure et la rigidité personnelle du sujet.

(W.W. REDDEN, cité dans MORAN - XARDEL 1994 : 214)

L'anxiété qui résulte de la perte de tout signe et symbole familiers dans les relations sociales serait à la base de ce phénomÈne. Toutes (ou nombre de) nos habitudes peuvent changer : comment nous habiller, comment parler, quoi manger, à qui obéir et à qui donner des ordres, quand se taire, etc. Nos mots, nos gestes, les expressions de notre visage, nos coutumes, nos petits rituels quotidiens, voire nos tics, nos croyances, toutes ces choses acquises progressivement, qui font partie de notre culture, se heurtent à des moules parfois fort différents. Il est normal que l'équilibre mental et l'efficacité d'un individu en dépendent. La littérature de spécialité note des situations oÙ mÊme les diplomates, qui sont pourtant préparés pour leur mission, subissent le choc culturel, des fois avec de graves répercussions.

Le manager contemporain, instruit dans la sphÈre de l'interculturel, apprend à adoucir les effets du choc culturel. Il doit tenir compte de plusieurs critÈres et, s'il veut réussir dans l'arÈne internationale, il a intérÊt à y répondre. Il s'agit principalement de ne pas ignorer :

la souplesse cognitive - le degré d'ouverture à des idées, des croyances, des expériences nouvelles et la capacité de l'individu à les accepter ;

l'expérience interculturelle - le niveau d'expérience vécu directement auprÈs de peuples d'autres pays, à l'occasion des voyages, du travail, des interactions;

l'ethnocentrisme - le degré selon lequel l'individu juge son systÈme de valeurs adapté à d'autres parties du monde;

les connaissances culturelles spécifiques - le niveau de prise de conscience et de compréhension des coutumes, des croyances et des modes de comportement divers;



le comportement culturel - le degré de prise de conscience et de compréhension des modes de différenciation des cultures et des comportements humains

les connaissances culturelles générales - le niveau de prise de conscience et de compréhension des diverses institutions et convictions propres à d'autres cultures;

la souplesse de comportement - le degré auquel l'individu accepte de changer ou de modifier son propre comportement, sa capacité à essayer de nouveaux styles

la sensibilité interpersonnelle - le degré de prise de conscience et de compréhension des comportements humains exprimés verbalement ou non.

L'expérience montre que les enfants ont moins de difficulté à s'adapter. À part les relatations de la littérature de spécialité, nous l'avons appris de plusieurs familles avec enfants en bas age, qui ont émigré. Les adultes, surtout ceux qui ne travaillent pas, sont plus vulnérables et davantage susceptibles de subir un choc culturel, dont les raisons ne sont pas toujours réelles, car à force de sasser et de ressasser les problÈmes entrainant des troubles, la solitude et le mal du pays, on peut tomber sous l'emprise de la fantaisie :

Un état de choc culturel se manifeste par des symptômes (en italiques dans le texte) évidents tel qu'un souci excessif de propreté associé au sentiment que tout élément nouveau et étrange doit Être «sale» ; cela peut s'appliquer à l'eau, à la nourriture, à la vaisselle, à la literie, ou bien se manifester de façon notoire dans une crainte excessive que le personnel de maison ou les commerçants soient porteurs de maladies. D'autres indices révélateurs d'une personne subissant ce traumatisme tiennent à des sentiments de faiblesse ou de confusion, à une dépendance croissante des résidents de longue date venus de son propre pays, à une irritation constante au moindre retard ou pour des détails mineurs aussi bien qu'à une crainte injustifiée de se faire escroquer, voler ou blesser.

(MORAN - XARDEL 1994 : 216)

L'aspect hypocondriaque n'est nullement négligeable, vu que les personnes qui s'y laissent aller arrivent à souffrir de véritables troubles psychosomatiques, remettant souvent à plus tard l'apprentissage de la langue et des coutumes locales et rÊvant à retrouver les leurs pour pouvoir parler à des gens qui se comprennent.

Il devient évident que quiconque veut survivre doit s'efforcer de minimiser les effets du choc culturel, de saisir les opportunités de vivre une expérience culturelle différente. Les missions diploma-tiques, les entreprises multinationales, les fondations internationales devraient faire de leur mieux pour réduire le risque de nuire à leur personnel.

Il n'en est pas moins vrai que ceux qui se trouvent à l'étranger pour une période plus longue suivent un processus d'acculturation ('processus par lequel un groupe humain assimile tout ou partie des valeurs culturelles d'un autre groupe humain' - PR 2000 : 21). Il s'agit d'un 'combat' entre les sentiments et le temps, qui comporte plusieurs étapes :

La phase 1, en général courte, est une période d'euphorie : la lune de miel, l'exaltation due au voyage et à la découverte de terres nouvelles. La phase 2 est la période de choc culturel (les gras sont de nous) et du commencement de la vie réelle dans le nouvel environnement […]. La phase 3, celle d' acculturation (les gras sont de nous), commence quand le visiteur a appris peu à peu à fonctionner dans ces nouvelles conditions, a adopté certaines des valeurs locales, reprend confiance en lui et s'intÈgre à un nouveau réseau social. La phase 4 est celle de stabilité : acquisition d'une certaine tranquilité de l'esprit.

(HOFSTEDE 1994 : 267)

Notons que les sentiments de cette derniÈre phase peuvent se situer à trois niveaux différents : ils peuvent rester négatifs par rapport à la culture d'origine (la personne se sent encore étrangÈre, éventuellement victime de discrimination), ils peuvent n'avoir pas changé (la personne est devenue biculturelle) ou bien ils peuvent Être positifs ( cas dans lequel la personne a totalement adopté le mode de vie de son nouveau milieu d'existence).

Les expatriés qui ont réussi leur acculturation avouent avoir subi un choc culturel inverse au moment oÙ, pour une raison ou autre, ils sont revenus dans leurs pays d'origine et ont dÛ se réadapter à leur ancien environnement culturel.

L'éducation interculturelle est supposée offrir les moyens pour accepter le nouveau. Les théoriciens conseillent également qu'on apprenne à laisser de côté le passé, à envisager la nouvelle expérience sans se laisser submerger par la crainte de l'inconnu, à transformer les sentiments négatifs en émotions positives, à reprendre confiance en soi, à s'intéroger sur les véritables motivations, à essayer d'instaurer dans le nouvel environnement quelques habitudes personnelles, en vue de permettre une certaine continuité.

L'éducation dans le but d'une entente internationale et inter-culturelle englobe plusieurs composantes qui présupposent que l'indi-vidu soit préparé à participer à la vie sociale, à s'adapter aux nouveaux environnements, à aider les autres dans leurs efforts d'adaptation.

Seulement, il ne suffit pas, pour communiquer efficacement avec des membres de diverses cultures, de connaitre les prescriptions propres à chacune d'entre elles. On ne peut généraliser ces particula-rités à tous les membres d'une mÊme culture. Aussi s'avÈre-t-il néces-saire, parce que plus efficace, de mettre au point des stratégies de communication interculturelle qui soient universelles.

Par l'éducation multiculturelle on cherche à former une attitude et un comportement interculturel, dont les principaux principes soient la tolérance, le respect réciproque, la complémentarité des valeurs.

L'ouverture de l'esprit est la clé de la compréhension multi­culturelle et savoir éviter de porter des jugements lorsqu'on travaille dans un cadre multiculturel attire des chances de réussite dans ce que l'on se propose de mener à bonne fin. On ne peut pas toujours tout comprendre (tous les comportements, tous les discours), aussi faut-il tolérer certaines ambiguÃtés et réagir positivement à des situations nouvelles et/ou inattendues. Un environnement inconnu, un décalage horaire peuvent devenir des facteurs de stress et influencer les participants à l'acte de communication. L'empathie, la patience et la persévérance devraient en Être les alliés, surtout à cette époque oÙ un nombre croissant de professionnels mÈnent des activités à l'étranger et doivent traiter avec les membres de diverses cultures, en essayant de maximiser leurs performances dans un milieu souvent méconnu.

Dans toute communication il faut construire ensemble le sens si l'on veut gagner la rive de l'entente. En communication interculturelle, comme l'affirmeraient les inéffables personnages de Hergé, Dupond et Dupont, 'nous dirions mÊme plus'.





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