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L’INTELLIGENCE TERRITORIALE ET LE DÉVELOPPEMENT COMMUNAUTAIRE. DÉLIMITATIONS CONCEPTUELLES ET QUELQUES CONSTRUCTIONS MÉTHODOLOGIQUES

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L’INTELLIGENCE TERRITORIALE ET LE DÉVELOPPEMENT COMMUNAUTAIRE. DÉLIMITATIONS CONCEPTUELLES ET QUELQUES CONSTRUCTIONS MÉTHODOLOGIQUES

Resume: La confiance, un facteur important aussi bien dans les partenariats de l’intelligence territoriale, que dans les projets de développement communautaire, doit Être encore analysée dans le contexte plus large du capital social et des réseaux sociaux support, surtout ou justement parce que, de la mÊme maniÈre que les résultats de nos recherches l’indiquent, la confiance n’est pas toujours associée avec les rapports généraux d’interconnaissance au niveau communautaire.



Mots-cles: confiance, intelligence, communauté, interconnaissance

1. L’intelligence territoriale et le développement communautaire

L’intelligence territoriale, comme le remarque Philippe Herbeaux, est au début de ce siÈcle un champ d’études émergeant des sciences de l’information et de la communication, qui cherche dans ses fondements la filiation théorique et dans la recherche-action les ressorts de ses interrogations spécifiques (Herbeaux, 2007, p. 79).

Traditionnellement, l’intelligence territoriale, remarque Yan Bertachini, s’est nourrie de l’économie, de la géographie, des sciences de la technologie, de l’information et de la communication (STIC) mais aussi bien de la gestion des produits de la connaissance. Au sujet de l’intelligence économique et du STIC, observe encore Bertacchini, l’on cite souvent dans les définitions données actuellement à l’intelligence territoriale les systÈmes de l’intelligence territoriale, puisque l’on a besoin d’utiliser les processus traditionnels de l’information et les technologies de l’information et de la communication (par Internet et intranet), dans le but de la documentation, mais aussi bien on a besoin d’utiliser les systÈmes informatiques géographiques (GIS) et d’analyse des données (Bertacchini, 2007, p. 8)

Les définitions proposées pour l’intelligence territoriale semblent trouver leur source dans des zones scientifiques et pratiques beaucoup plus complexes que celles mentionnées ci-dessus, en retenant ainsi le fait que l’intelligence territoriale correspond à un processus cognitif et d’organisation de l’information dans le territoire envisagé en tant qu’espace de relations significatives / de signification (Dumas, 2004), tout en étant un processus informationnel et anthropologique, réglé et continuel, initié pour les acteurs locaux physiquement présents et/ou à distance qui s’approprient les ressources du projet territorial ; l’intelligence territoriale peut ainsi Être assimilée à la territorialité qui résulte du phénomÈne de l’appropriation des ressources et elle consiste précisément dans le transfert de compétences entre les différentes catégories d’acteurs territoriaux appartenant à des cultures différentes (Bertacchini, 2004).

Une autre perspective de définition de l’intelligence territoriale est celle oÙ elle est envisagée en tant que capacité de l’intelligence collective mobilisable dans un territoire ou bien en tant que résultat d’une démarche collective entreprise au niveau du territoire (Bertacchini, Grammacia, Girardot, 2007). Pierre Lévy, l’auteur d’un des plus célÈbres ouvrages théoriques de la fin du siÈcle passé, à savoir L’intelligence collective (1997) est aussi bien cité. Selon Lévy, l’intelligence collective consiste dans la mobilisation et la mise en synergie des compétences des individus, à partir du principe que chacun a certaines compétences et connaissances. Une bonne écoute et le sens de l’écoute réciproque contribuent pleinement à la mise en œuvre de ce type d’intelligence collective au sein des groupes humains réduits, tels un quartier, une école ou une association. Mais avec les nouvelles technologies de l’information et de la communication, l’intelligence collective peut Être mise en œuvre à une échelle beaucoup plus grande. À partir de cette définition, estime Bertacchini et ses collÈgues, nous pouvons constater que l’intelligence territoriale signifie le processus d’intelligence collective appliqué à l’échelle d’un territoire (GOING, Bertacchini, 2007).

L’intelligence territoriale est liée à un certain type de projets, à ceux construits „de bas en haut” (bottom up), ayant tendance à diffuser les éléments d’une attitude productive qui anticipe les risques et les ruptures pouvant affecter le territoire (Bertacchini, Grammacia, Girardot, 2007).

Le cadre plus général encore est celui de la décentralisation, remarquent Bertacchini et Herbeaux: „La formidable révolution de la décentralisation oblige à la reprise des projets au niveau local et exige un traitement différencié de l’information. Il s’agit non pas forcément d’une information de la population sur les décisions locales, mais surtout d’une association trÈs serrée de celle-ci dans les décisions à prendre”. Une nouvelle pédagogie de la participation y est impliquée: „La participation représente un ressort de la gouvernance, tandis que l’anticipation est son instrument. C’est par une meilleure visibilité de son devenir que le territoire assure à part ses acteurs, sa nature fondamentale et implicite: celle d’Être un endroit de la sécurité ” (Bertacchini si Herbeaux, 2007, p. 42).

Mais comment le territoire est-il perçu compte tenu de la perspective offerte par l’intelligence territoriale?

Avec la mise en pratique d’un dispositif de l’intelligence territoriale, remarque Bouchet, „le territoire est conçu comme un systÈme organisé d’échange d’informations fondé sur la formation des rapports sociaux” (Bouchet, 2007, p. 239). Ces rapports deviendront un véritable support pour le partage des connaissances, des valeurs et des rÈgles. C’est ainsi que les échanges des connaissances et l’appartenance au territoire s’expliquent par la forme prise par les relations sociales qui les composent puisque les réseaux s’inscrivent dans une dynamique évolutive, leur configuration pouvant changer du jour au lendemain.

La notion de capital formel est aussi bien introduite dans la discussion: „Les processus de l’intelligence territoriale que nous pouvons cataloguer par la démarche d’information et de communication territoriale trouvent leur entiÈre justification dans la contribution apportée à la constitution du capital forme au niveau territorial”, le capital formel au niveau territorial représentant le préambule de toute politique de développement (Bertacchini, Quesladi, 2007, p. 240).

Les démarches de l’intelligence territoriale dépendent du processus et des activités de formation. Au lieu d’avoir comme objectif un produit circonstanciel ou une impulsion initiale, écrit Herbeaux, l’objectif de la formation est celui d’assurer une offre locale d’appui, d’accompagnement et de soutien donné aux ressources nécessaires en vue de l’accomplissement d’un projet commun. La communauté locale de base, située dans son champ territorial, veillera donc à l’intégration progressive et ascendante de la totalité de ses différents acteurs et de ses différentes institutions (Herbeaux, 2007, p. 48).

Comme nous l’avons déjà remarqué dans d’autres études nous appartenant (Pascaru, 2006), c’est bien Jean-Jacques Girardot qui a publié, en 2005, une communication ample sur l’intelligence territoriale, sous le titre „Intelligence territoriale et participation”. Girardot avoue dans cette communication le fait que c’est bien lui la personne ayant proposé en 1999 le terme d’intelligence territoriale, en étroite liaison avec celui de ingénierie territoriale, l’intelligence territoriale visant „la mise du management des projets et des technologies de la société de l’information au service du développement durable”. Au fur et à mesure que de plus en plus de projets se déroulent, que Girardot lui-mÊme coordonne, une méthodologie nouvelle prend aussi bien contour et se développe, une méthodologie adéquate au développement de l’intelligence territoriale, la méthodologie appelée Catalyse. Catalyse signifie „méthodes et instruments qui permettent l’implication des acteurs territoriaux dans la réalisation des diagnostics territoriaux ou dans les laboratoires locaux en vue de l’élaboration de projets de développement encore plus pertinents et plus efficaces” (Girardot, 2005). Le principal trait caractéristique de la méthodologie Catalyse, écrit Girardot, c’est la participation. Les acteurs constituent d’abord un partenariat informel pour l’élaboration d’un guide de collectage des données pour procéder ensuite à un diagnostic social ou territorial. Les acteurs collectent les données, chacun au niveau de ses usagers. Les données sont ensuite mutualisées (partagées) en vue de l’analyse. AprÈs, les acteurs participent aussi à l’interprétation des résultats.

Pour Girardot, le concept d’intelligence territoriale désigne „l’ensemble de connaissances pluridisciplinaires qui, d’un côté contribuent à la compréhension des structures et des dynamiques des territoires et d’un autre côté, elle se propose Être un instrument mis au service des acteurs du développement territorial durable” (Girardot, 2005).

L’intelligence territoriale, selon Girardot, est fondée sur six principes éthiques et méthodologiques, dont le premier est celui de la participation.

Ce qui nous semble avoir une importante valeur euristique, c’est l’identification des principes éthiques de l’intelligence territoriale dans les principes du développement durable. Le développement durable, écrit Girardot, est fondé sur trois principes validées par de nombreuses instances morales et politiques à l’échelle planétaire: 1) la participation de tous les acteurs au développement, premiÈrement des citoyens; 2) l’approche globale des situations, caractérisée par un équilibre adéquat entre les considérations d’ordre économique, social et de l’environnement et 3) le partenariat des acteurs. À ces trois principes éthiques viennent s’ajouter trois principes méthodologiques capables de garantir leur respect: 1) l’approche du territoire en tant qu’espace d’action; 2) la généralisation de la gestion par projets et de la culture de l’évaluation; 3) le développement de l’accessibilité des technologies de la société de l’information.

Ces principes, synthétise Girardot,  tiennent compte du fait que, d’un côté l’approche globale est fondée sur une vision aussi bien territoriale que prospective et que d’un autre côté, la participation et le partenariat définissent l’intelligence territoriale comme étant une démarche essentiellement orientée vers les acteurs et fondée sur l’accessibilité des technologies de l’information, comme sur la coopération des acteurs.

La participation. La notion de participation, précise Girardot, ne concerne pas uniquement les opérateurs, mais aussi bien les bénéficiaires de l’action et d’une maniÈre encore plus générale, les citoyens. La participation concerne la décision, mais aussi bien la conception, l’administration et l’évaluation des actions. La participation est fondée sur la communication, donc sur l’information dans un contexte interactif. Ce qui suppose l’accessibilité de l’information, la capacité des acteurs d’accéder au contenu de l’information et, par conséquent, aux technologies de l’information.

L’approche globale et équilibrée. Ce principe est fondé sur le fait que le développement durable, selon Girardot, tend vers une harmonisation des objectifs économiques, écologiques, sociaux et culturels. Par rapport à la logique centralisée, qui se traduit globalement par une division par secteurs des activités, le développement durable est basé sur une approche intégrée des problÈmes à l’échelle territoriale. L’analyse est globale au sens oÙ le fait de situer un territoire dépend des logiques mondiales. Elle est aussi bien globale au sens oÙ elle intÈgre toutes les dimensions de l’action territoriale. C’est bien ainsi que l’on prend en considération la dimension sociale, par la priorité accordée à la satisfaction des besoins des personnes privées, mais aussi la dimension écologique, dans le but de préserver l’avenir des générations futures. L’intelligence territoriale, conclut Girardot à ce sujet-ci, implique de nombreux secteurs de la connaissance et de l’action (démographie, géographie, environnement, économie, communications, l’approche de la santé, du patrimoine et des institutions) et implique, obligatoirement, le droit, l’histoire et la culture.

Le partenariat. Le partenariat, explique Girardot, résulte de l’approche intégrée qui suppose non seulement la participation, mais aussi bien la coopération des acteurs de l’action territoriale, et, encore plus généralement, de l’ensemble des acteurs appartenant à un territoire. L’intelligence territoriale, estime Girardot, est caractérisée par la nécessité du développement des méthodes et des instruments destinés à rendre plus facile le travail en réseau des partenariats d’acteurs, le partage des informations et la coopération.

ArrÊtons-nous par la suite sur les principes méthodologiques énoncés par Girardot.

Le territoire, espace de l’action. La place primordiale occupée par le territoire dans la gouvernance confÈre un intérÊt particulier qu concept d’intelligence territoriale, estime Girardot. Le territoire est défini en tant qu’interaction entre un espace géographique et une communauté humaine. D’ici résulte que l’intelligence territoriale suppose trois niveaux d’analyse qui sont complémentaires: 1) le rôle des acteurs territoriaux, leurs représentations et leurs relations de pouvoir, les cadres institutionnels dans le cadre desquels ceux-ci agissent, tout comme les projets et les accomplissements qu’ils initient; 2) les dynamiques socio-économiques qui résultent de la prise de décisions individuelles ou bien collectives: comportements démographiques, la mobilité des biens et des personnes, les dynamiques des activités etc.; 3) les structures spatiales et leur évolution, qui représentent des traductions concrÈtes des jeux des acteurs et des dynamiques socio-économiques: paysages et environnement, occupation du sol, morphologies urbaines et réseaux d’habitats, équipements et infrastructures, etc. En ce qui concerne le territoire, il est aussi bien important d’identifier correctement le territoire pertinent pour l’action par rapport aux territoires administratifs et à l’analyse multi-niveaux de la gouvernance.

Le management des projets et l’évaluation de l’action. La participation, considÈre Girardot, suppose la capacité d’élaborer et de conduire des projets, l’évaluation étant la garantie d’une gestion efficace. L’élaboration de projets dans le contexte d’une approche globale et intégrée suppose un effort d’apprentissage important de la part des acteurs. La participation à la réalisation collective d’un diagnostic territorial, ensuite la réalisation du systÈme de l’intelligence territoriale, instaurent un processus d’apprentissage qui se poursuit avec l’évaluation participative des actions, ce qui signifie la valorisation de bonnes pratiques et l’identification des erreurs à éviter.

L’accessibilité des technologies de la société de l’information et de l’information véhiculée par ce biais. Les réseaux informatiques, apprécie Girardot, constituent l’infrastructure de l’intelligence territoriale. Les instruments informatiques et de télécommunication sont indispensables pour l’organisation des échanges et du travail collectif des nombreux et différents acteurs, qui se trouvent en fait à distance l’un par rapport aux autres et qui ne sont pas synchronisés dans le temps. Mais, remarque Girardot, les technologies de l’information n’assurent pas automatiquement ni le partage de l’information, ni la production automatique des informations nouvelles.

L’intelligence territoriale, selon nous, par quelques-uns de ses contenus et de ses principes (comme celui de la participation et du partenariat) est trÈs proche de ce que l’on désigne de nos jours par le syntagme développement communautaire.

La définition du développement communautaire, donnée en 1956 par les Nations Unies, en tant qu’effort uni d’une collectivité et des autorités gouvernementales pour améliorer les conditions économiques, sociales et culturelles des communautés, d’intégrer ces communautés dans la vie des nations et de les rendre capables de contribuer au progrÈs national, remarque C. A. Butiu, est suivie par d’autres définitions, plus opérationnelles, comme celle donnée par International Cooperation Administration (1956): le développement communautaire représente le processus de l’action sociale dans le cadre duquel les membres d’une communauté s’organisent pour planifier et pour agir en commun ; dans ce sens : 1) ils définissent leurs besoins, les problÈmes communs et ceux individuels; 2) ils font des plans dans le but de satisfaire leurs besoins et résoudre les problÈmes identifiés, compte tenu des ressources de la communauté; 3) ils supplémentent les ressources lorsque cela est nécessaire, en attirant des autres ressources provenant des agences gouvernementales et non-gouvernementales fonctionnant en dehors de la communauté (Butiu, 2006).

D’une maniÈre extrÊmement synthétique, Dumitru Sandu écrit que le développement communautaire „concerne des changements volontaires, faits dans, à travers et pour la communauté  (Sandu, 2005, p. 15).

Dans cet ordre d’idées, en grande partie convergentes, prend des contours et se perfectionne des méthodologies d’organisation communautaire, de planification par des méthodes participatives et d’attraction de fonds vers les communautés locales par la participation à des licitations de projets. L’intervention venue d’en dehors de la communauté se fait pourtant seulement pour ce qui est de faciliter les processus de l’intérieur et d’une maniÈre “horizontale” de travail (Butiu, 2006).

Il s’agit, selon nous, d’un état de choses qui correspond en grandes lignes à l’intelligence territoriale aussi, mais, bien évidemment, les rapports établis entre les deux notions doivent encore Être étudiés ; puisqu’il nous semble bien que l’intelligence territoriale a l’avantage de viser une dimension scientifique plus forte et implique les technologies de l’information dans les partenariats de la connaissance qui vont par la suite fonder les projets de développement territorial durable.

Pour développer les aspects théoriques de l’intelligence territoriale, l’on y a successivement assimilé des contenus de la notion de développement communautaire. L’ouvrage signé par Dumitru Sandu (2005), que nous avons présenté dans le cadre du projet européen CAENTI a eu une grande contribution dans ce sens. Le territoire, écrit Girardot, inspiré par le sociologue roumain, „est un systÈme complexe qui ne se réduit pas à l’espace naturel ou géographique”, il est aussi bien l’espace des actions et des projets entrepris par la communauté (Girardot, 2006, p. 41).

Dans l’étude des communautés territoriales, nous avons proposé, il y a des années déjà, la perspective théorique et méthodologique de la matrice communautaire (Pascaru, 2003a; Pascaru, 2003b) et plus récemment, nous avons encore essayé d’envisager compte tenu de cette perspective quelques repÈres de l’intelligence territoriale.

2. La méthodologie de la matrice communautaire et quelques repÈres de l’intelligence territoriale

Une des sources directes de la théorie et de la méthodologie de la matrice communautaire a été l’œuvre du sociologue français Henri Mendras. Celui-ci parlait à un moment donné d’une société de l’interconnaissance. Dans un village du XIX-Ème, remarquait Mendras, tout le monde connaissait tout le monde, le nombre des personnes y vivant étant relativement limité, tout ces gens-là étant nés et vivant ensemble à partir du moment de leur naissance jusqu’au moment de leur mort ; voilà pourquoi une société pareille était définie comme une société de l’interconnaissance. Tout membre de la société en question connaissait tous les aspects de la personnalité des autres membres de celle-ci.

À l’opposé de la société de l’interconnaissance se trouve la société de masse. Dans cette société qui est qualifiée comme étant de masse, constate Mendras, il n’y a qu’un nombre r »duit de personnes qui se connaissent entre elles, en plus elles n’ont connaissance que de quelques aspects de la personnalité et de la vie sociale des personnes connues.

Comme conséquences des traits caractéristiques de la société de l’interconnaissance, H. Mendras remarque: □ dans une société traditionnelle, puisque tout le monde se connait, et tout le monde connait tous les aspects de la personnalité des autres, on n’a vraiment pas besoin de découvrir les autres, tandis que dans une société de masse, il faut incessamment découvrir les autres: le jeu social est basé sur la découverte de l’autre et sur la maniÈre de laquelle l’individu se dévoile ou se cache devant les autres; □ dans une société de l’interconnaissance, les opinions manquent: exprimer ses opinions est une caractéristique fondamentale de la société de masse, en opposition avec la société traditionnelle (Mendras, 1989).

L’idée de Mendras conformément à laquelle il y avait autrefois un espace et un temps oÙ tout membre de la société connaissait tous les aspects de la personnalité des autres membres nous dirige plutôt vers un type idéal de société ou bien vers un modÈle idéal d’organisation d’une collectivité. Cette chose n’a jamais pu Être constatée, ni mesurée comme telle. Ce qui importe pour nous c’est le fait que la remarque faite par Mendras nous a offert à un certain moment donné un point de départ dans toute une série de tentatives de schématisation opérationnelle des dimensions de la communauté, à partir de la dimension de l’interconnaissance (Pascaru, 2003a). Le point de départ est justement l’idéal auquel Mendras renvoyait implicitement et explicitement, en parlant de la société de l’interconnaissance.

Comme nous essayerons de vous présenter dans le schéma no. 1, nous pouvons considérer comme maximal le cas oÙ tout le monde connait tout le monde et tout le monde connait tout sur tout le monde et nous estimons comme minimal le cas oÙ personne ne connait personne et donc tout le monde ignore tout sur tout les autres membres de la communauté.

Sous l’aspect méthodologique, „tout savoir, tout connaitre” peut signifier connaitre une série d’aspects dits essentiels à un certain moment donnée pour et dans une communauté. Dans la plupart de nos investigations antérieures, nous avons eu en vue: □ l’age; □ le parcours scolaire; □ l’occupation et le lieu du travail; □ si la personne a récemment été malade; □ si la personne a récemment quitté la localité de domicile; □ si la personne a récemment vendu ou si elle a récemment acheté quelque chose de particulier.

Bien évidemment, si nous discutons d’une maniÈre absolue, le niveau maximal et celui minimal du schéma ci-dessus décrit, n’ont pas de correspondant réel. Ils ne représentent que des points de repÈre abstraits. Par la suite, tout niveau a ses propres moments, ses propres étapes, ou si vous le voulez bien, ses propres marches, parcourues d’une maniÈre ascendante ou descendante, plutôt descendante au cas du passage de la communauté à la société, du traditionnel au moderne. Et nous disons bien plutôt puisqu’il existe aussi des processus modernes de traditionalisation, comme par exemple l’intégration dans le monde du village des personnes ayant perdu leurs emplois dans les villes ou bien la tendance moderne de ressusciter le rural à la banlieue de l’urbain (la rurbanisation

Schéma 1. Niveaux de l’interconnaissance

Niveau

maximal

Niveau intermédiaire 1

Niveau

intermédiaire 2

Niveau

intermédiaire 3

Niveau

minimal

Tout le monde sait tout su tout le monde

Quelques-uns savent tout sur tout le monde

Quelques-uns savent tout sur d’autres

Quelques-uns savent quelque chose sur d’autres

Personne ne sait rien sur personne d’autre

À notre avis, les aspects concernant la communication et l’action commune dans une communauté peuvent Être abordés d’une maniÈre similaire avec l’approche des problÈmes de l’interconnaissance. Dans le cas de ces premiÈres, nous avons distingué des niveaux ou des marches maxima, des niveaux ou des marches intermédiaires et des niveaux ou des marches minima (les schémas 2 et 3).

Schéma 2. Niveaux de la communication

Niveau maximal

Niveau

intermédiaire 1

Niveau

intermédiaire 2

Niveau

minimal

Tout le monde discute avec tout le monde

Certains discutent avec tout le monde

Certains discutent avec quelques-uns

Personne ne discute avec personne d’autre

Schéma 3. Niveaux de l’action commune

Niveau



maximal

Niveau

intermédiaire 1

Niveau

intermédiaire 2

Niveau

minimal

Tout le monde travaille en commun avec tout le monde

Certains travaillent avec tout le monde

Certains travaillent avec quelques-uns

Personne ne travaille avec personne d’autre

Dans le cas de la communication, aussi bien dans celui de l’action commune, nous préciserons encore une fois le fait que „discuter avec tout le monde” ou bien „travailler en commun avec tout le monde”, pourrait signifier de point de vue méthodologique communiquer ou travailler avec tout le monde avec une certaine fréquence, à un certain intervalle ou bien  dans un certain intervalle, tel que nous l’avons d’ailleurs proposé suite à nos recherches entreprises sur le terrain: □ pendant la semaine passée; □ pendant le mois passé; □ pendant les trois derniers mois; □ pendant l’année passée; □ pendant les trois derniÈres années; □ jamais.

La dimension de l’action prend chez nous le sens d’entraide sous la forme du travail en commun, du prÊt ou de l’échange de biens, sans aucune autre implication de quelque intérÊt que ce soit ou d’un gain immédiat.

Dans nos ouvrages antérieurs, nous avons considéré la matrice communautaire comme étant l’unité entre les dimensions interconnaissance, communication et action commune au niveau d’une communauté (territoriale ou non), unité qui engendre l’ensemble des manifestations et des éléments de vie quotidienne d’une communauté donnée. Nous voudrions reprendre quelques brÈves précisions concernant à la signification de l’unité entre les dimensions connaissance, communication et action commune. D’abord, il est presque banal de dire que, en général, la connaissance de l’autre peut se réaliser soit par la communication, soit par l’action commune. À niveau, surtout communautaire, la dynamique des rapports de communication peut Être beaucoup déterminée par le niveau d’interconnaissance, au sens que ce sont surtout ceux qui se connaissent bien qui discutent beaucoup. L’action commune suppose la communication et implique l’interconnaissance. Aucune de ces dimensions ne peut exister dans une communauté sans les autres et la communauté elle-mÊme ne peut exister en l’absence d’une de ces dimensions. D’ici résulte une conséquence immédiate : le fait que tout ce que suppose la vie de tous les jours d’une communauté prend ses origines, ses sources, comme nous le disions ci-dessus, dans l’unité des dimensions évoquées.

Pourvu d’établir un indice de la matrice communautaire, nous avons naturellement suivi les directions et les étapes imposées par les trois dimensions déjà mentionnées: 1) la connaissance, 2) la communication et 3) l’action commune. C’est ainsi que les deux premiers items ont été identifiés et proposés pour réfléchir la dimension de la connaissance. Il s’agissait de: 1) la modalité d’identification des membres de la communauté par le sujet questionné et, plus récemment, 2) la connaissance de certains aspects de la vie et de l’activité des membres de la communauté par rapport auxquels les sujets ont été questionnées.

Il en est résulté, dans une des variantes qui a été utilisée dans la plupart de nos investigations (Pascaru, 2003a; Pascaru, 2003b), l’échelle suivante: □ identification d’aprÈs le nom – 5 points (p); □ identification d’aprÈs le nom et le sobriquet – 4 p; □ identification d’aprÈs le nom, le sobriquet et le prénom de l’époux ou de l’épouse – 3 p; □ identification d’aprÈs le nom, le sobriquet, le prénom de l’époux ou de l’épouse et le prénom des enfants – 2 p; □ identification d’aprÈs les données ci-dessus et d’autres détails biographiques supplémentaires – 1 p; □ non – accomplissement de l’identification – 0 p.

Dans l’application effective du questionnaire préparé dans ce but-ci, on disait à chaque sujet questionné le nom d’un habitant du village et au cas oÙ ce premier le reconnaissait d’aprÈs le nom il recevait la valeur 5. Si l’on devait y ajouter le sobriquet, il recevait la valeur 4, s’il y avait encore besoin de donner d’autres détails pour l’identification, la valeur diminuait de maniÈre correspondante.

Les personnes au sujet desquelles les sujets investigués étaient questionnés, que nous avons désigné par le terme personnes de référence, pouvaient Être en nombre de cinq (nombre choisi de façon disons arbitraire, en fonction des ressources matérielles et de temps des enquÊtes) ou bien quatre (lorsque l’un des sujets questionnés était en mÊme temps une personne de référence). C’est ainsi que le score maximal que l’on pouvait obtenir au niveau de la connaissance, l’item modalité d’identification, était de 25 ou bien de 20 points.

Le score ainsi obtenu devait Être ajouté à celui obtenu dans la connaissance de certains aspects. Ces aspects, sélectionnées par nous-mÊme compte tenu aussi de l’évidence sociale que nos observations nous ont suggérée, ont été: □ l’age; □ les études; □ l’occupation et le lieu du travail de la personne de référence; □ si cette personne-ci a été malade le dernier temps; □ si la personne en cause a récemment quitté la localité; □ si cette personne-ci a récemment vendu ou bien si elle a récemment acheté quelque chose de particulier.

Nous avons associé aux réponses les valeurs suivantes: 1 point pour „elle sait exactement”, 0,5 points pour „elle sait approximativement” et 0 points pour „elle ne sait pas”. Dans la connaissance de certains aspects le score maximal que l’on pouvait obtenir était de 30 points, pour 5 personnes de référence et de 24 points pour 4 personnes de références.

Pour évaluer la communication nous nous sommes arrÊtés sur la date à laquelle a eu lieu la derniÈre, la plus récente discussion entre le sujet questionné et chacun des cinq membres de la communauté, les personnes de référence, tout en accordant aux réponses, par variantes, les points suivants: □ la discussion a eu lieu pendant la semaine passée – 5 p; □ la discussion a eu lieu le pendant le mois passé – 4 p; □ la discussion a eu lieu pendant les trois derniers mois – 3 p; □ la discussion a eu lieu pendant l’année passée – 2 p; □ la discussion a eu lieu pendant les trois derniÈres années – 1 p; □ on n’a jamais discuté ensemble – 0 p.

De la mÊme maniÈre, pour évaluer l’action commune nous avons sollicité aux sujets d epréciser la date à laquelle ils se sont impliqués dans une action concrÈte avec les cinq (quatre) autres membres de la communauté, des personnes de référence. Pour chaque variante de réponse nous avons accordé des points, de la maniÈre suivante: □ l’action a eu lieu pendant la semaine passée – 5 p; □ l’action a eu lieu pendant le mois passé – 4 p; □ l’action a eu lieu pendant les trois derniers mois – 3 p; □ l’action a eu lieu pendant l’année passée – 2 p; □ l’action a eu lieu pendant les trois derniÈres années – 1 p; □ on n’a jamais agi ensemble – 0 p.

Le nombre maximal de points que l’on pouvait obtenir, dans le cas de la dimension communication, comme dans celui de l’action commune, était de 25 (20 points pour 4 personnes de référence).

Pour estomper la différence qui existait entre le nombre maximal de points au niveau de la connaissance, d’un côté et le nombre maximal de points aux niveaux de la communication et de l’action commune, de l’autre côté, nous avons proposé l’utilisation d’un indice donné par le rapport entre le nombre total d epoints obtenus par les sujets questionnés et le nombre maximal de points possible, au niveau de chaque dimension. Cet indice pouvait théoriquement atteindre des valeurs comprises entre 0 et 1.

L’indice de la matrice communautaire a été calculé comme moyenne arithmétique des indices de la connaissance, de la communication et de l’action commune. Et cet indice-ci, bien évidemment, pouvait atteindre des valeurs comprises entre 0 et 1.

Les recherches les plus récentes portant sur les connexions entre les dimensions de la matrice communautaire et certains repÈres de l’intelligence territoriale ont été réalisées par les équipes que nous avions dirigées dans la microrégion Livezile-Rimetea en 2007 . Cette microrégion, formée par les deux communes qui lui donnent son nom (Livezile et Rimetea) est géographiquement située dans Depresiunea Trascaului. Suite au dernier recensement (2002) dans la microrégion il y avait 2739 habitants, dont 50,97% hommes et 49,03% femmes. La spécificité de la microrégion est donné aussi bien par l’existence d’une longue convivialité entre la population d’origine roumaine (60,28% dans la microrégion et 98,68% dans la commune Livezile) et celle d’origine hongroise (33,8% dans la microrégion et 87,30% dans la commune Rimetea).

La commune Rimetea est formée par les villages Rimetea, le village centre de la commune et Coltesti. La commune Livezile est composée par cinq villages: Livezile, le centre de la commune, Izvoarele, Poiana Aiudului et Valisoara. Nos recherches ont exploré les représentations et les opinions de 366 habitants de Rimetea, Coltesti, Poiana Aiudului, Izvoarele et Livezile.

Les objectifs de notre investigation ont visé, entre autres, l’identification des problÈmes formulés par les communautés soumises à notre étude, mais ils ont surtout pointé vers l’identification des facteurs et des niveaux auxquels se trouveraient les solutions de ces problÈmes. L’orientation vers l’idée du partenariat dans la solution des problÈmes locaux représente pour nous un des repÈres importants de l’intelligence territoriale, le partenariat étant, comme nous l’avons prouvé ci-dessus, un principe fondamental de celle-ci.

En ce qui concerne les facteurs qui pourraient s’impliquer dans la résolution des problÈmes locaux, 83,6% des personnes ayant répondu à nos questionnaires déclaraient Être totalement ou partiellement d’accord avec l’implication exclusive des investisseurs étrangers, ceux-ci ayant un indice de la matrice communautaire plus élevé (0,44; 0,41) que les personnes ayant répondu à nos questionnaires qui ont affirmé Être en total désaccord (0,30). 86% des personnes ayant répondu à nos questionnaires, présentant un indice de la matrice communautaire plus réduit (0,41; 0,44) que celui des personnes ayant affirmé leur total désaccord (0,47), affirmaient Être totalement ou partiellement d’accord avec l’intervention exclusive de l’État. Au sujet de la Mairie, en tant qu’unique agent potentiel de la résolution des problÈmes locaux, 81,37% des personnes déclaraient Être totalement ou partiellement d’accord, tandis que 17,2% disaient Être en total désaccord. L’indice de la matrice communautaire était plus élevé dans le cas des personnes se déclarant partiellement d’accord. Les hommes d’affaires et „les personnes ayant beaucoup d’argent” ont aussi bien retenu notre attention. 72% des personnes questionnées estimaient que seulement ces gens-là pouvaient résoudre les problÈmes de la communauté (totalement ou partiellement d’accord), ceux-ci ayant un indice de la matrice communautaire plus élevé (0,41; 0,42) que celui des personnes ayant exprimé leur désaccord (0,40). La confiance dans la chance des habitants d’Être des agents uniques de la résolution des problÈmes locaux a été exprimée par 57,7% des personnes ayant répondu aux questionnaires, les personnes qui déclaraient Être totalement d’accord ayant un indice de la matrice communautaire plus réduit (0,30) que celui des personnes ayant affirmé leur accord partiel (0,44) ou total (0,43). L’idée du partenariat entre tous les facteurs ci-dessus évoqués est soutenue par 87,6% des personnes ayant répondu à nos questionnaires. Toutes ces personnes avaient un indice de la matrice communautaire plus réduit (0,40; 0,41) que celui des personnes ayant affirmé leur total désaccord (0,46).

À partir de l’idée de l’intelligence collective et du besoin du partage des connaissances au niveau communautaire, nous estimons qu’un autre repÈre de l’intelligence territoriale pourrait Être l’ouverture des acteurs locaux vers le collectage des informations utiles à la fondation correcte des projets de développement. Dans nos recherches, l’ouverture vers l’offre d’informations du niveau des communautés a visé les aspects suivants: a) problÈmes de famille des personnes vivant dans le village; b) problÈmes sociaux des personnes vivant dans le village; c) relations entre les familles vivant dans le village; d) évolution des animaux de chaque ménage; e) changements au niveau de la population de chaque ménage (naissances, décÈs, mariages, aménagements et déménagements dans le et du village); f) comportements violents rencontrés dans le village; g) fréquentation de l’église par les habitants du village; h) transferts de terrains dans le village (par héritage, vente – achat, donation, échange); i) problÈmes de pollution de l’environnement; j) les affaires dans le village. En général, on a pu constater que le poids des personnes disant „plutôt oui, ils donneraient des informations”, était plus réduit dans le cas des personnes ayant des problÈmes familiaux dans le village, des relations entre les familles et lorsqu’il s’agissait des affaires. En ce qui concerne l’indice de la communication, il est à remarquer qu’il était plus élevé dans le cas des personnes qui déclaraient Être d’accord à fournir des informations, n’importe l’aspect visé par celles-ci.

Les repÈres de l’intelligence territoriale peuvent croiser et s’entremÊler étroitement avec les différents aspects qui tiennent à un moment donné des fondements relationnels et de confiance impliqués dans un projet de développement communautaire.

Dans nos recherches, la réponse donnée à la demande d’aide comme possible indicateur des chances de la participation dans les projets de développement communautaire, a été mis à l’épreuve par la question: Lorsqu’il y a quelqu’un qui vous demande de l’aider (avec des idées, des solutions, du travail ou de l’argent) combien compte pour vous : a) le fait qu’il a suivi beaucoup de cours à l’école, b) le fait qu’il est ressortissant du village ou de la commune, c) le parti politique auquel il appartient, d) le fait qu’il est un de vos parents ou bien un de vos voisins, e) le fait qu’il dirige un ménage ou une affaire prospÈre, f) autre chose ?

I.        Parmi les personnes ayant répondu à notre questionnaire, 51,7% déclaraient que l’école comptait beaucoup et plus, 59,1%, considérant que ce qui comptait beaucoup et encore plus c’était l’appartenance à la communauté. Le parti politique comptait beaucoup pour 19,9% des personnes ayant répondu à notre question, tandis que la relation de parenté ou le voisinage étaient appréciés beaucoup dans le fait d’accorder une aide par 35,2% des personnes ayant répondu à cette question. Enfin, pour 31,4% des personnes interviewées, ce qui comptait beaucoup c’était le fait que la personne qui réclamait l’aide possédait un ménage prospÈre.

Dans l’ensemble, il y avait un indice de l’action commune au-dessous de la moyenne (0,23) pour les personnes ayant déclaré que le nombre des années d’école ne comptait pas du tout dans le fait d’offrir de l’aide (0,19), l’appartenance à la communauté (0,20), le parti politique (0,21) et le fait que la personne en question détenait un ménage prospÈre (0,17). Ensuite, à l’autre extrÊme il y avait un indice de l’action commune trÈs réduit pour les personnes ayant considéré que le parti politique (0,21) et le fait d’Être parent ou voisin (0,10) comptaient beaucoup dans le fait d’offrir de l’aide à l’autrui.

La confiance en général et la confiance dans les divers notables du village (de la commune) peut bien constituer, à un certain moment donné, un indicateur important des chances de la participation des citoyens d’un espace donné à la mise en pratique des différents projets de développement par la participation directe des habitants, dans le cadre des partenariats ou bien hors ceux-ci. Dans notre enquÊte, les personnes interviewées ont déclaré faire beaucoup de confiance au maire (61,1%), aux conseillers locaux (35,7%), au curé (76,3%), aux enseignants (53,9%), au médecin (70%), aux policiers (56,7%), aux hommes d’affaires (31,6%). La confiance faite aux notables et aux personnes publiques se fixait sur la confiance faite aux autres habitants du village (beaucoup de confiance, 59,1%) et sur la confiance faite aux gens, en général (53,7%).

Faisant le point sur l’indice de la connaissance, nous estimons qu’il est à retenir les aspects suivants: 1) l’indice de la connaissance augmente au fur et à mesure que l’on passe de peu de confiance à beaucoup de confiance, lorsqu’il s’agit du maire, du curé et des gens, en général; 2) l’indice de la connaissance diminue au fur et à mesure que la confiance augmente dans le cas des enseignants et des hommes d’affaires comme référence de la confiance.

III. CONCLUSIONS ET OUVERTURES

Nos recherches entreprises à Livezile-Rimetea ont démontré d’abord le fait que le partenariat est évalué de maniÈre positive par la plupart des habitants interviewés, en devançant ainsi l’idée de l’intervention exclusive de l’État, plus largement soutenue pendant les derniÈres années (Pascaru, 2003c). Ceux qui soutiennent le partenariat sont pourtant moins intégrés dans la communauté que ceux qui s’y opposent. Un „portrait robot” des opposants et un contour ferme de leur „force” dans la communauté, voilà deux des cibles d’un éventuel approfondissement des analyses à ce sujet-ci.

Une certaine tendance à la „classification” des informations semble fonctionner dans les communautés étudiées lorsqu’il s’agit des familles et des affaires. Ceux qui déclaraient Être d’accord avec le fait de fournir des informations en général, étaient mieux intégrés dans les réseaux de communication locales et c’est pourquoi ils peuvent constituer une source importante pour la connaissance en profondeur des communautés dans un systÈme d’intelligence territoriale ou bien dans un projet de développement communautaire. Pourtant, l’ouverture vers le fait de fournir des informations présente aussi bien une dimension éthique importante. Cette dimension vise en mÊme temps les rapports entre les potentiels „informateurs” et la communauté et le niveau jusqu’auquel le chercheur peut s’impliquer dans les „secrets” de la communauté.

En ce qui concerne les fondements relationnels et de confiance sur lesquels nous pouvons construire un éventuel projet de développement communautaire, une approche plus directement liée aux différents types de capital social pourrait rendre plus claire l’évidence des dimensions de la matrice communautaire. Au-delà de ce desideratum, il faut souligner l’importance accordée encore aux habitants ayant fréquenté l’école pendant un nombre important d’années et l’importance accordée à l’appartenance de ceux-ci à la communauté, en rapport avec le parti politique par exemple.

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Des laboratoires ou des centres de recherche qui ont dans leur objectif un territoire bien délimité et les problÈmes spécifiques de celui-ci.

CAENTI - Coordination Action of the European Network of Territorial Intelligence, FP6, Contrat no: 029127, coordinateur général: Université de Franche-Comté – France, Maison des Sciences de l'Homme Claude Nicolas Ledoux,

J. Bauer, G-M. Roux, La rurbanisation ou la ville éparpillée, Paris,  Éditions du Seuil, 1976.

Les recherches ont été financées par le grant CNCSIS 268/2007, Inteligenta teritoriala, matrice comunitara si guvernare participativa. Investigatii exploratorii si de fundamentare in microregiunea Livezile-Rimetea, judetul Alba, 2007–2008, directeur: prof. univ. dr. Mihai Pascaru.




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