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MOYENS D'ENRICHISSEMENT DU VOCABULAIRE

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MOYENS D'ENRICHISSEMENT

DU VOCABULAIRE



Un vocabulaire n'est jamais un système clos et stable. Les mots peuvent disparaitre ou apparaitre si l'environnement non linguistique l'exige. On admet sur l'expérience que l'enrichissement d'un vocabulaire dépend des activités humaines, des progrès scientifiques, des innovations techniques qui montrent la nécessité de la création et de l'adaptation de vocabulaires nouveaux.

Le lexique d'une langue s'enrichit soit par la transformation, totale ou partielle, du signifiant, soit par la modification du signifié.

Dans la première catégorie entrent les mots nouveaux empruntés aux autres langues, inventés ou créés à partir des mots déjà existants par dérivation lexicale; dans la seconde, il s'agit des mots qui, tout en conservant leur signifiant, changent totalement ou partiellement de signifié, c'est-à-dire arrivent à désigner autre chose que le terme de départ.

Dans ce qui suit, nous allons analyser seuls les phénomènes qui conduisent à l'enrichissement du vocabulaire des apprenants, dans leur effort de s'approprier les structures lexicales du français.

1. La dérivation lexicale

Le procédé communément appelé ‘dérivation lexicale’ relève de l'exploitation des ressources morphologiques du français. En termes simples, la dérivation est « un procédé de formation des mots nouveaux par addition, suppression ou remplacement d'un élément grammatical d'un mot simple; exemple : nation → national → nationaliser → dénationaliser → dénationalisation » Dans cette catégorie entrent les mots formés à l'aide des ‘suffixes’ (la dérivation suffixale), des ‘préfixes’ (la dérivation préfixale) et les ‘mots composés’ (la dérivation par composition).

Le phénomène de dérivation a fait l'objet de longues disputes entre les tenants de la linguistique descriptive, distributionnelle et structurale, d'une part, et ceux des grammaires génératives et transformationnelles, d'autre part.

Les premiers envisageaient la dérivation comme une procédure lexicale grace à laquelle le sujet parlant peut former de nouvelles unités à partir des morphèmes de base. Pour eux, la dérivation était un mode de formation des mots (substantifs, verbes, adjectifs, adverbes) et avait pour objet d'accroitre le stock lexical . Elle reposait sur la différenciation, à l'intérieur du lexique, des morphèmes radicaux, irréductibles, et des termes dérivés, issus de la combinaison de plusieurs morphèmes et susceptibles de servir eux-mêmes de base à de nouvelles dérivations :

national ; national + (is)er = nationaliser ; + national + (is)er = dénationaliser , etc.

Ce type d'analyse a deux conséquences essentielles : il minimise le rôle de la syntaxe dans la dérivation et accorde une importance particulière au ‘mot‘ comme unité constitutive de l'énoncé. Cette analyse met l'accent sur l'unité formée et non sur les règles qui président à cette formation.

Dans la linguistique transformationnelle, la dérivation n'est plus une procédure visant la création d'unités lexicales nouvelles, mais une étape dans un processus transformationnel se déroulant depuis les propositions de base jusqu'aux phrases réalisées. L'affixation et la composition « entrent dans des règles de grammaire et sont des moyens morpho-phonologiques, définissables comme tels »

Autrement dit, la dérivation lexicale, de nature syntaxique, est un processus unique qui se réalise sous trois formes : la ‘suffixation’, la ‘préfixation’ et la ‘composition’. L'élément commun est représenté par « la structure phrastique de base, qui constitue chaque fois le point de départ du cycle dérivationnel » Cette structure phrastique de base se présente comme la relation prédicative fondamentale entre un SN et un SV, avec des variantes :

SN1 + SV [V + SN2]

SN + SV  

SN + SV [est + Adj], etc.)

Exemples :

La règle a été changée. Ceci a transformé les résultats → Le changement de la règle a transformé les résultats

Ce produit est contre la rouille. Ce produit est excellent → Ce produit qui est contre la rouille est excellent → Ce produit antirouille est excellent.

Pour opposer les deux orientations, on dira que la linguistique descriptive est partie des phrases réalisées, des structures de surface, et que l'analyse transformationnelle part des processus qui vont de la phrase minimale (structure profonde) à la phrase réalisée (structure superficielle).

Les deux analyses se présentent ainsi comme fondamentalement différentes. La démarche de la linguistique descriptive vise à obtenir le classement des unités dérivées et à définir les types de relations existant entre ces classes; la linguistique transformationnelle vise à obtenir une intégration des règles dites de dérivation, productives et susceptibles d'entrer dans la composition d'unités nouvelles, dans un ensemble ordonné de règles de syntaxe.

Ayant déjà fait l'expérience de la première alternative, la didactique des langues s'oriente depuis quelque temps vers la seconde, plus productive du point de vue des voies d'accès et plus riche en ce qui concerne les résultats.

1.1. La dérivation suffixale

Ce type de dérivation est essentiellement paradigmatique, c'est un processus qui entraine le changement de la classe grammaticale de l'unité dérivée par rapport au morphème lexicale de base. En appliquant à un nom, à un adjectif ou à un verbe la procédure de transformation dérivationnelle qui lui est appropriée (nominalisation, adjectivisation, factivisation), on obtient des unités appartenant à une classe grammaticale autre que celle du morphème lexical de base :

L'avion de la compagnie Tarom décolle à Bucarest. Cela est difficile.  n o m i n a l i s a t i o n Le décollage de l'avion de la compagnie Tarom est difficile.

C'est un type qui néglige ses affaires. a d j e c t i v i s a t i o n

C'est un type négligent dans ses affaires.

Cette substance rend les couleurs plus ternes

f a c t I v I s a t I o n Cette substance ternit les couleurs.

C'est à l'opérateur suffixal (-age, -ent, -ir, dans nos exemples) que l'on doit le changement de la classe grammaticale du morphème lexical de base.

Les opérateurs suffixaux les plus fréquents sont :

1.1.1. Dans la dérivation suffixale de type paradigmatique :

Le paradigme lexical à base verbale :

a)      pour les formes lexicales de nominalisation de l'action ou du résultat de l'action :

-age : assemblage, pilotage, finissage, lavage, labourage, décollage, atterrissage, montage, etc. ;

-tion (-ation; -sion) : appréciation, explication, modification, opération, cessation, signification, discussion, etc. ;

-ment : commandement, développement, raffinement, consentement, engagement, changement, etc. ;

-ette : cueillette,

-aille : semailles

b)      pour la nominalisation de l'agent :

-eur : coureur, sauteur, campeur, moissonneur, forgeur, entraineur, travailleur, etc.

c)      pour la nominalisation de l'instrument :

-oir : arrosoir, séchoir, etc.

d)      pour la nominalisation du lieu où s'exerce l'activité indiquée par le verbe :

-oire : patinoire, baignoire, etc.

-ing : camping, parking, etc.

Le paradigme lexical à base nominale :

a)          opérateurs suffixaux d'adjectivisation du nom :

-eux : merveilleux, montagneux, harmonieux, monstrueux, généreux, dangereux, etc. ;

-if : attentif, hatif, maladif, etc.

b)          opérateurs suffixaux de verbalisation du nom :

travail → travailler

Le paradigme lexical à base adjectivale :

a)          opérateurs suffixaux de verbalisation :

blanc → blanchir; jaune → jaunir; moral → moraliser, etc.

b)          opérateurs suffixaux de nominalisation :

robuste → robustesse; étrange → étrangeté; déficient → déficience; fraiche → fraicheur, etc.

c)          opérateurs suffixaux d'adverbialisation :

ouvert → ouvertement; cruel → cruellement; usuel → usuellement; confus → confusément; poli → poliment, etc.

1.1.2. Dans la dérivation suffixale de type syntagmatique

Opérateurs suffixaux qui entrainent le changement de la classe syntaxique :

héros → héroïne; fruit → fruitier; inventeur → inventif, etc.

Opérateurs suffixaux de dérivation à l'intérieur de la même classe syntaxique :

a)          opérateurs substantivaux :

-ier : pomme → pommier; poire → poirier, etc.

-age : pays → paysage; feuille → feuillage; jardin → jardinage, etc.

-iste : fleur → fleuriste; chimie → chimiste, etc.

-ier : serrurier → serrurerie, etc.

b)          opérateurs adjectivaux :

vieille → vieillard, etc.

1.2. La dérivation préfixale

Ce type de dérivation est essentiellement syntagmatique, vu qu'il n'entraine jamais le changement de la classe syntaxique de l'unité dérivée. La dérivation préfixale est une transformation ayant pour résultat la contraction d'une structure syntaxique en syntagme lexical, à l'aide de l'opérateur de préfixation

-sur : survoler, surprendre, surnommer, survivre, etc.

-a : aménager, annoter, etc.

-en : (s')entrainer, (s'en)voler, (s')endormir, etc.

1.3. La dérivation parasynthétique

C'est un type de dérivation qui combine la dérivation préfixale et la dérivation suffixale :

émerveiller, égayer, déshabiller, décharger, rajeunir, rafraichir, etc.

1.4. La dérivation par composition

La composition est un type transformationnel qui implique nécessairement l'existence d'une phrase prédicative de base, dont les éléments constitutifs, le SN et le SV, ou des constituants de ces constituants, se retrouvent dans le terme composé

Les composés se présentent sous divers aspects :

les éléments composants sont soudés : téléphone, contremaitre, aéroplane, aéroport, aéronautique, passeport, etc.

les éléments composants sont séparés par trait d'union : petite-fille, grand-père, perce-neige, moissonneuse-batteuse, passe-temps, rez-de-chaussée, après-midi, etc.

les éléments composants sont juxtaposés : coup de main, bon marché, fer à repasser, etc.

2. Les changements de sens.

La métaphorisation du lexique

Les changements de sens concernent la modification du signifié des lexèmes. Par adjonction ou suppression de sèmes, un lexème peut arriver à signifier autre chose que dans un premier temps de son existence. Ce processus est diachronique et motivé par les changements opérés dans l'univers du savoir et, en même temps, par des analogies que l'on peut établir entre divers signifiés. Les changements de sens « reposent sur un transfert sémique, sur une règle sémantique qui modifie le faisceau de sèmes formant le sens du mot respectif. L'essentiel dans les changements sémiques c'est que la suppression de certains sèmes nucléaires y est récupérée par l'adjonction de certains autres »

De toutes les mutations syntagmatiques de sens, la plus importante est, sans doute, la métaphore.

Conçue en rhétorique comme une figure modifiant le sens des mots par la substitution d'un terme par un autre, visant à souligner ou à établir un support d'équivalence entre le terme substitué et le terme qui le remplace la métaphore est une extension sémantique, une possibilité d'enrichissement du stock lexical.

Du point de vue linguistique, toute métaphore suppose que l'analogie entre les termes, le substituant et le substitué, tient à l'existence d'un ou de plusieurs traits communs de signification que la métaphore actualise.

Prenons comme exemple le syntagme “four stellaire” . Le rapprochement des lexèmes four et stellaire pourrait paraitre insolite, par le simple fait de présenter en langage dénotatif une évidente incompatibilité sémique. L'analogie apparait là où dans la mémoire de l'usager se crée une association entre les deux signes, en directe liaison avec l’application de cette métaphore à une chaine métaphorique relevant de la fabrication du pain. C’est l’intersection entre outil, substance, chaleur, cosmos qui jouent ici dans une parfaite chaine d’isotopies.

Pour que la métaphore existe, le récepteur du message devra trouver lui seul le terme virtuel, intermédiaire et absent de l'énoncé, qui relie pratiquement les lexèmes cooccurrentiels. De ce fait, la métaphore relève de l'aspect connotatif du langage. Selon M. Le Guern, la particularité de la métaphore est d'unir une dénotation marquée par un processus de sélection sémique à une connotation psychologique

La nature du mécanisme de la métaphore est liée surtout à la fonction poétique du langage, mais non seulement, car il existe des cas où, s'étant lexicalisées, les métaphores apparaissent comme cognitives, dénotatives : le pied de la montagne, le centre de l'univers, tuer son temps, crever de dépit, etc.

De par leur emploi à très haute fréquence, ces métaphores se sont banalisées et le transfert sémique n'apparait plus d'une manière aussi évidente.

Les métaphores lexicalisées prouvent une forte institutionnalisation de la relation métaphorique. Les termes métaphorisés de la sorte, bien que plus motivés que les autres, se montrent aussi arbitraires que les termes dénotatifs.

D'autre part, la métaphore est - dans la majorité des cas - difficile à déceler, elle exprime la sensibilité de celui qui la découvre et exige un sérieux travail de décodification.

La métaphorisation peut opérer sur des termes simples ou composés et à tous les niveaux de la langue : familier, argotique, littéraire.

De nombreux termes simples peuvent être utilisés métaphoriquement et acquérir par là même des significations plus ou moins institutionnalisées qu'il faut alors inclure dans le lexique . Cela suppose que les extensions métaphoriques constituent un processus normal dans l'utilisation quotidienne du langage et qu'on peut en rendre compte en termes de stratégies. Il résulte qu'au niveau de l'enseignement du français, la métaphorisation ouvre une nouvelle voie à l'enrichissement du vocabulaire.

2.2. La métonymie et la synecdoque

Contrairement à la métaphore la métonymie repose sur un rapport logique suffisamment net, dans les conditions d'une contiguïté sémantique. C'est, de même que la synecdoque, un changement d'ordre référentiel, lié à l'isotopie dénotative.

En grandes lignes, la contiguïté de sens se manifeste dans le domaine spatial, temporel ou causal :

emploi métonymique de la ‘cause’ pour l' ‘effet’ ou de l' ‘effet’ pour la ‘cause’ ;

emploi métonymique du ‘contenant’ pour le ‘contenu’ ;

du ‘lieu de production’ pour le ‘produit’ qu'on y fabrique ;

du ‘signe’ pour ‘la chose signifiée’

Quelques exemples de métonymies : “Je viens de lire un Balzac”, “Ce Truffaut a été plus réussi que celui de l'an passé”, “Il m'a offert un coup de Bordeaux remarquable”, “Il est premier violon à l'orchestre de Lille”, “Le président a été directement informé par la Maison Blanche”, “Il a du cœur au travail”, “C'est du Chippendale véritable”, etc.

Quant à la synecdoque, de même que dans le cas de la métonymie, elle remplace un terme par un autre, mais à la différence de cette dernière, le terme employé et le terme remplacé entretiennent une relation plus étroite, permettant d'exprimer un ensemble, un tout par une de ses parties.

Exemples : “Les voiles disparurent à l'horizon Ils croisèrent le fer etc.

Dans la pratique langagière, on voit mal la différence entre la métonymie et la synecdoque. Pourtant, dans le processus métonymique, le remplaçant ne fait pas partie du remplacé. Dans la synecdoque, l'élément substitué fait partie intégrante de l'élément qu'il substitue.

Dans le plan pédagogique, tous ces procédés, auxquels on pourrait ajouter aussi la ‘comparaison’ , l' ‘allégorie’ la ‘personnification’ l' ‘antithèse’ l' ‘antiphrase’ , le paradoxe , l' ‘hyperbole’ , la ‘litote’ , l' ‘euphémisme’ , etc., sont autant de moyens de raffiner l'expression, d'enrichir le stock lexical, d'améliorer la compétence linguistique des apprenants et de forger leur savoir encyclopédique. Directement liés à la recherche lexicographique, ces procédés s'avèrent fort profitables dans le travail avec le dictionnaire et dans la lecture explicative. Dans le même sens, des exercices appropriés peuvent préparer les enseignés à l'écriture.

3. Les relations sémantiques

L'étude des relations sémantiques qui peuvent s'établir entre les unités lexicales est un objectif de marque dans l'enseignement du français. D'une part, ce fait permet d'élargir le lexique dont nous disposons et le rendre plus précis pour faciliter la communication orale ou écrite; mais, en même temps, c'est un moyen d'accéder aux énoncés plus complexes, plus diversifiés, et à une lecture analytique plus fine.

Les relations sémantiques couramment étudiées sont : l'hyponymie, l'homonymie et la polysémie, la synonymie et l'antonymie, la paronymie

3.1. L'hyponymie

L'hyponymie est une relation d'implication unilatérale ou asymétrique entre deux ou plusieurs unités lexicales. Le rapport est de ‘terme sur-ordonné’ au(x) terme(s) ‘sous ordonné(s)’ : “C'est un moineau implique unilatéralement “c'est un oiseau”. Le terme sous-ordonné ‘hyponyme’ implique le terme sur-ordonné ‘hyperonyme’. L'implication n'est pas biunivoque et ne présuppose pas la réciprocité. Mariana Tutescu observe que le type de phrase qui correspond à la relation d'implication hyponymique est la phrase attributive basée sur la hiérarchie être :

Le / les un N1 est un / des N2

Par ailleurs, la relation hyponymique se manifeste dans des phrases d'appartenance, c'est-à-dire « des phrases dont le sujet est une ou des occurrences individuelles dont on prédique l'appartenance à une classe » La phrase en question prendra la forme : “C'est un X” ou “C'est du X”

La relation d'implication hyponymique constitue la base définitionnelle des entrées lexicographiques. Ainsi :

n            Une espadrille est une chaussure dont l'empeigne est de toile et la semelle de sparte tressée ou de corde

n            Un gant est une pièce de l'habillement qui s'adapte exactement à la main et la recouvre au moins jusqu'au poignet…

n            Le maïs est une graminée à racines fibreuses, à tige droite, à larges feuilles lancéolées et dont les fruits sont des grains durs de la grosseur d'un pois, serrés sur un gros épi presque cylindrique…, etc.

Robert Martin fait la remarque que la relation d'hyponymie est à la base des structures implicatives du lexique Cette observation n'est pas sans conséquences sur le plan pédagogique, conduisant vers une méthode d'enseignement du vocabulaire qui exploite les capacités inférentielles des sujets apprenants.

3.2. L'homonymie et la polysémie

Si le terme ‘homonymie’ désigne la relation qui s'établit entre deux mots ayant des signifiants identiques et des signifiés distincts , la ‘polysémie’ traduit la situation dans laquelle un même mot a plusieurs sens .

Sous le terme ‘homonymie’ se cachent deux types d'identités : les identités phoniques, les ‘homophones’, et les identités graphiques, les ‘homographes’. Les homophones peuvent connaitre des graphies différentes auquel cas ils auront droit à des entrées lexicographiques distinctes, ou la même graphie situation dans laquelle les auteurs des dictionnaires devront juger si, oui ou non, les unités engagées constituent de vrais homonymes ou des sens différents d'une même unité lexicographique.

Comme l'homonymie est basée sur une analyse du sens en contexte chaque entrée lexicale différente correspondra à une seule paraphrase.

Ce qui est propre aux lexèmes en relation d'homonymie est que leurs sémèmes n'engagent pas de rapports logiques d'intersection

“mine” = “aspect du visage” et “mine” = “carrière, gisement” ;

“ellipse” = “omission syntaxique ou stylistique de un ou plusieurs mots que l'esprit supplée d'une façon plus ou moins spontanée” et “ellipse” = “courbe plane fermée dont chaque point est tel que la somme de ses distances à deux points fixes appelés foyers est constante”

“grillage” = “treillis le plus souvent métallique qu'on met aux fenêtres, aux portes à jour, etc.” et “grillage” = “opération consistant à chauffer au rouge un minerai en présence d'oxygène…” ;

“lice” = “palissade”, “lice” = “pièce du métier à tisser…” et “lice” = “femelle d'un chien de chasse” ;

“palme” = “feuille du palmier” et “palme” = “mesure d'environ un travers, une paume de main” ;

“sens” = “faculté d'éprouver les impressions que font les objets matériels” et “sens” = “direction ; position d'une droite dans un plan, d'un plan dans un volume”, etc.

Les 'vrais' homonymes semblent être des résultats fortuits de « l'évolution phonétique convergente d'étymons différents » La langue dispose, pour régler ce problème, de moyens différents : la suppression d'un ou de plusieurs homonymes ou bien la conservation, en toute complicité, des homonymes existants à certain moment de l'évolution de la langue, devenus simples bizarreries linguistiques.

Les linguistes ont détecté plusieurs facteurs de disjonction qui pourraient être tenus responsables de l'état homonymique. Jacqueline Picoche étudie le cas du mot bureau, dans le cadre plus large du phénomène métonymique : au tout début “étoffe de bure” (1150), “bureau” devient tour à tour “table à écrire recouverte d'une étoffe de bure, sur laquelle on fait les comptes et divers travaux d'écriture” (1316), “table à écrire sur laquelle on fait les travaux susdits” (1361), ensuite “lieu où l'on fait les comptes, et, ultérieurement, les travaux d'écriture” (1495), “établissement ouvert au public où s'exécute un service d'intérêt collectif” (1557), “les employés qui travaillent dans ce bureau” (1718), enfin “les membres d'une assemblée ou d'une société, élus par leurs collègues pour diriger ses travaux” (1787).

De tout ceci, Le Petit Robert ne fait qu'une seule entrée de dictionnaire, bien qu'entre le sens “étoffe de bure” et “membres d'une assemblée ou d'une société” il n'y ait aucune parenté évidente. On voit bien qu'entre la relation d'homonymie et celle de polysémie il est difficile parfois de tracer une frontière très nette.

Le cas du mot “bureau” illustre bien cette situation. Ce type de polysémie ne permet pas toujours de remonter dans le temps à une métonymie constatable. Dans d'autres cas, la relation métonymique intervient au niveau d'une seule acception d'un polysème déjà complexe, comme dans le cas du mot “alliance” = “anneau de fiançailles”. Et Mariana Tutescu de poser que les sources principales de la polysémie sont : les changements de sens, les expressions figurées, l'étymologie populaire et les influences étrangères

Les différents sens d'un lexème s'actualisent dans différents contextes distributionnels et entretiennent entre eux des relations logiques d'intersection

La plupart des mots de la langue française sont polysémiques ce qui fait la richesse reconnue de cet idiome.

Du point de vue pédagogique, il n'est pas sans intérêt de mentionner que la polysémie « oblige à s'exprimer avec rigueur pour que soient évitées les ambiguïtés de sens et les confusions »

D'autre part, la polysémie met en évidence les relations étroites et complexes qui existent entre les mots.

Enfin, comme elle prête à l'ambiguïté, la polysémie est à la base des jeux de mots et des calembours les plus raffinés qui font le délice des 'beaux esprits'.

3.3. La synonymie

On appelle ‘synonymes’ deux mots ayant des signifiants distincts mais des signifiés identiques ou très proches.

En réalité, il s'agit de deux termes pouvant être remplacés l'un par l'autre sans que soit modifié le sens général de la phrase.

La synonymie est « une relation de sens paradigmatique qui se manifeste syntagmatiquement » et constitue le résultat de l'application des catégories logiques d'inclusion et d'implication sur deux ou plusieurs lexèmes lorsqu'un même sémème définit leurs emplois

L'interchangeabilité dans les contextes syntagmatiques et situationnels semble donc être le critère essentiel dans l'établissement des unités synonymes :

“adresser des insultes” = “proférer des invectives” ;

“indiquer une solution” = “signaler une solution” ;

“congédier un employé” = “licencier un employé”, etc.

Le mécanisme de la commutation est donc à la base de l'étude de la synonymie, car la synonymie est dépendante du contexte syntagmatique. Cela veut dire que deux mots peuvent être synonymes dans un certain contexte, alors que dans un autre elles ne le sont plus :

Ne te fie pas à ce personnage : il est toujours hypocrite / faux

mais :

Ne te fie pas à ce personnage : c'est un hypocrite / *faux

En ligne générale, les synonymes parfaits sont rares, car deux unités ne sont qu'exceptionnellement tout à fait interchangeables dans tous les contextes syntagmatiques ou situationnels dans lesquels elles apparaissent :

“provisoire” = “éphémère” =“passager” = “momentané” =  ”transitoire” = “temporaire”.

Pourtant :

“amours éphémères” ≠ “amours passagères”, alors que

?“amours transitoires” semble être du moins douteux.

“Soyez tolérants avec vos proches” ≠ “Soyez indulgents avec vos proches”, etc.

Presque tous les mots du français connaissent des synonymes ou des parasynonymes . Il y a pourtant des unités lexicales, de sens très spécialisé ou, au contraire, désignant des concepts fondamentaux, qui n'entrent en aucun réseau synonymique : des termes scientifiques ou techniques ou des notions très larges comme le temps, l'espace, les dimensions, etc.

Les synonymes peuvent se distinguer par leur degré d'intensité, l'un des termes pouvant avoir un sens plus fort que l'autre (les autres) : “être dans la gêne” dit moins que “être dans la misère” , par leur valeur appréciative, l'un des termes peut exprimer une nuance péjorative ou méliorative supplémentaire par rapport à l'autre terme (aux autres termes) engagé(s) dans le rapport synonymique : “tache” n'a pas la valeur dépréciative de “corvée”, son synonyme; enfin, par leur degré de précision, l'un des termes ayant un sens plus général ou plus précis que son / ses synonyme(s) : “une procession” est un “défilé”, mais “un défilé religieux”

Même si deux synonymes ont une signification très proche, ils peuvent se distinguer par l'emploi qu'on en fait. Certains mots conviennent à certains domaines où leurs synonymes ne s'emploieraient pas : on dit “le traitement d'un fonctionnaire”, mais “le salaire d'un ouvrier”.

Étudier la synonymie permet de mesurer la diversité et la précision du sens des mots. Le travail sur les synonymes conduit, du point de vue pédagogique, à la possibilité de formuler avec précision ses pensées, ses jugements et ses sentiments sous la forme d'un essai, d'un exposé, d'une étude de texte, etc. En même temps, il n'est pas sans importance de s'interroger sur le choix d'un mot rencontré au hasard dans un énoncé écrit ou oral et d'analyser la valeur de ce choix

Les synonymes sont utiles lorsqu'on veut remplacer un mot par un autre pour éviter une répétition facheuse. En même temps, juxtaposer des synonymes peut conduire à un effet d'accumulation et peut donner de la valeur au sens des mots en soulignant les nuances qui les distinguent. On peut, par exemple, observer les effets de synonymie, mais aussi les problèmes que pose la répétition, dans ce texte de Molière :

« Madame, ce m'est une gloire bien grande de me voir assez fortuné pour être si heureux que d'avoir le bonheur que vous avez eu la bonté de m'accorder la grace de me faire l'honneur de m'honorer de la faveur de votre présence; et, si j'avais aussi le mérite pour mériter un mérite comme le votre, et que le ciel… envieux de mon bien… m'eût accordé… l'avantage de me voir digne… des… » 

(Molière, Le bourgeois gentilhomme

3.4. L'antonymie

L'antonymie se fonde sur le concept d'exclusion logique et se rattache au phénomène de contradiction logique : « L'antonymie est la relation généralement binaire - de complémentarité entre les emplois des lexies dont les sèmes nucléaires sont contraires »

Dans la théorie de spécialité, on parle d'une antonymie componentielle, les antonymes componentiels pouvant être lexicaux ou grammaticaux, et d'une antonymie logique; de même, on parle d'une antonymie absolue et d'une antonymie partielle : “eau claire” ~ “eau trouble”, mais “chambre claire” ~ “chambre obscure”, etc.

L'antonymie se manifeste surtout dans la classe de l'adjectif ; ceci s'explique par le fait que le trait le plus important de l'antonymie est sa gradation : « (elle) est régie par le trait sémique contextuel. C'est moyennant les classèmes ou restrictions sélectives que l'antonymie peut s'établir »

À son tour, l'antonymie logique agit à l'intérieur d'un énoncé ou d'une phrase. C'est un phénomène énonciatif : “ce n'est pas logique” et “c'est illogique”, etc.

L'antonymie est donc un phénomène scalaire et discursif qui relève d'une logique du flou et de la sous-composante encyclopédique du langage. La compétence des locuteurs est par conséquent marquée par la composante culturelle et d'ordre civilisationnel qui détermine l'apparition et la manifestation des couples antonymiques.

3.5. La paronymie

Certains auteurs prennent en compte, au niveau des relations sémantiques, la question paronymique . Définis comme des mots qui sont proches l'un de l'autre par la forme et la sonorité mais qui diffèrent par le sens : “éruption” et “irruption” ; “avènement” et “événement” ; “emmener” et “amener”, etc.

La paronymie est source de confusions fréquentes. La ressemblance entre les unités lexicales paronymiques prête aux erreurs d'emploi qui connaissent de plus en plus la tendance à se généraliser sous l'influence, parfois néfaste, des médias.

Si on l'étudie dans les classes de français, c'est dans une double fin : éviter les confusions, autrement dit s'approprier le sens correct des lexies, d'une part, et, de l'autre, améliorer les ressources lexicales : en jouant sur la ressemblance phonique, on peut créer des rapprochements cocasses, parfois poétiques

La ressemblance de forme de certains lexèmes est due principalement à un radical commun, comme dans le cas de “ressentiment” / “assentiment”, “opposition” / “apposition”, etc. ou à une formation similaire, comme dans le cas des mots “épigramme”, “épitaphe” et “épigraphe” . Dans la majorité des cas, cette ressemblance est due au pur hasard : “élucider” et “éluder”, “amateur” et “armateur”, etc. n'en sont que quelques exemples.

La paronomase est source inépuisable de jeux linguistiques et prête à un emploi très productif en classe de français. Grace à ses qualités musicales, la paronomase reste facilement dans la mémoire des utilisateurs, ce qui explique son emploi fréquent dans la publicité : “Il n'est Maille qui m'aille !”, “Du pain, du vin et du Boursin !”, etc., dans les proverbes et sentences : “Veni, vidi, vici”, “Qui vivra verra !”, “En mai, fais ce qu'il te plait”, et non dernièrement dans la poésie :

« Je tresserai mes vers de verre et de verveine

Je tisserai ma rime au métier de la fée

Et trouvère du vent je verserai la veine

Avoine verte de mes veines

Pour récolter la strophe et t'offrir ce trophée

(Louis Aragon, 'Cantique à Elsa', Les yeux d'Elsa)

3.6. Pour faire le point

La plupart des mots du français on connu, au cours du temps, des modifications importantes de leur sens. Cette évolution sémantique se manifeste en principal par :

un affaiblissement ou un renforcement du sens :

Jusqu'au XVIIe siècle, “tourmenter” signifiait “torturer”, aujourd'hui, ce même mot signifie, avec un contenu affaibli, “inquiéter, importuner” ;

Dans les comédies du XVIIe siècle, le mot “amants” ne voulait dire rien d'autre que <jeunes gens amoureux”, toute connotation sexuelle évidente étant exclue.

une restriction ou une extension de sens ; un mot de sens général peut subir une spécialisation (lire restriction) de son sens dans un emploi particulier :

Jusqu'au XVIIe siècle, le mot “visage” signifiait “apparence, aspect”; aujourd'hui, ce terme s'est spécialisé pour désigner la “face”, les “traits”. Il s'agit là d'une restriction de sens.

Inversement, les mots peuvent subir, plus rarement, c'est vrai, des extensions de sens : “courtois” signifiait sous l'Ancien Régime “celui qui a les manières de la Cour”, alors qu'aujourd'hui, ce même terme signifie “toute personne de sexe masculin ayant un comportement poli”.

un changement complet de sens, soit à cause de leur changement d'usage soit par changement de référent :

“cœur” signifiant “courage” ne s'est conservé que dans l'expression “du cœur à l'ouvrage”, autrement le sens ‘siège des sentiments et des émotions’ a fini par l'emporter;

de même, le mot “gentil” → “noble de naissance” à l'origine, devient “aimable” aujourd'hui

4. La paraphrase

Notion d’origine rhétorique et logique, la paraphrase désigne en linguistique toute opération de reformulation qui consiste à reproduire le contenu sémantique d’une phrase par une autre phrase formellement différente . Il s’agit donc d’une notion relationnelle d’équivalence sémantique voisine de la synonymie, mais qui se place à un niveau supérieur au mot, l’énoncé dans son expression phrastique.

La paraphrase connait une histoire ancienne bien riche. Elle figure, dès l’Antiquité, dans les manuels pédagogiques comme exercice pratique de lecture et de reformulation développée à partir d’un texte d’auteur ou d’une sentence

La linguistique commence à lui accorder de l’importance surtout depuis que les travaux en TAL ont connu un essor considérable.

Définie comme la recherche du contenu identique derrière différentes formes langagières, la paraphrase est tout d’abord exploitée dans les grammaires génératives et transformationnelles . La syntaxe y est directement concernée, surtout dans la description des relations privilégiées comme forme active / forme passive ou dans les transformations de nominalisation, où elle se donne pour tache aussi de “résoudre” certaines ambiguïtés syntaxiques : La circulation a été déviée par la gendarmerie peut avoir deux lectures différentes : a) C’est la gendarmerie qui a dévié la circulation ; b) La circulation a été déviée de façon qu’on passe devant la gendarmerie

Il est d’habitude dans la littérature de spécialité de parler de paraphrases lexicales, de paraphrases syntaxiques et de paraphrases pragmatiques, où le contexte d’énonciation joue un rôle décisif. Si dans J’aime bien appeler un chat un chat, l’expression est inscrite dans la langue et signifie non pas “faire venir un chat”, mais “appeler les choses par leur nom”, dans Veux-tu me chercher derrière la porte ?, paraphrase injonctive, c’est le contexte situationnel qui impose l’interprétation “Sors de là !”.

Sur le plan théorique, dans l’étude de la paraphrase on est amené à répondre à un certain nombre de questions :

Quelle est la nature du lien paraphrastique ? S’agirait-il d’identité, d’équivalence totale ou partielle ou de non-équivalence ?

De quels moyens paraphrastiques dispose le français ? Peut-on arriver à une typologie de paraphrases intra- et inter- linguistiques ?

Comment peut-on traiter la paraphrase sur le plan formel ?, etc.

Il y a quelques distinctions fonctionnelles dans le traitement de la paraphrase. Une première distinction qui se fait est entre la paraphrase linguistique et la paraphrase cognitive . Si la paraphrase linguistique implique une compétence linguistique, une maitrise de la langue, la paraphrase cognitive est extralinguistique, implique des connaissances sur le monde, des connaissances de type encyclopédique et des capacités logiques. Du point de vue linguistique, il s’agit de reconnaitre et de créer des paraphrases :

Marc est sûr que Julien répondra à ta lettre → ‘Marc croit que Julien répondra à ta lettre‘, ‘Il est sûr pour Marc que Julien répondra à ta lettre‘, ‘Marc, lui, il ne doute pas de la réponse de Julien à ta lettre‘, ‘Selon Marc, la réponse de Julien à ta lettre est un fait certain‘, ‘La réponse de Julien à ta lettre ne soulève aucun doute chez Marc‘, ‘La réponse de Julien à ta lettre, Marc en est sûr‘, ‘Julien répondra à ta lettre : c’est ce dont Marc est sûr‘, etc. Ces phrases, mises en relation, seront reconnues par les utilisateurs comme à peu près synonymes. Le locuteur a donc besoin de maitrises la paraphrase. L’ouverture à la paraphrase permet de supprimer les silences, surmonter les obstacles, combler les lacunes lexicales, etc. La paraphrase est nécessaire, d’un autre côté, afin de trouver la meilleure expression pour un contenu sémantique donné dans une situation donnée

Une autre distinction fonctionnelle s’établit entre la paraphrase comme relation et la paraphrase comme opération. Comme relation, la paraphrase est traitée en termes de quasi-synonymie syntaxique. Comme opération, elle vise la reconnaissance et la production des contextes quasi-synonymes. Dans un ouvrage de 1982 , Catherine Fuchs définissait la paraphrase comme une activité exercée par un locuteur à l’intention d’un interlocuteur, une activité de paraphrasage qui consiste « à identifier les sémantismes respectifs des deux séquences comparées » ; « … cette identification constitue un jugement sur les séquences, effectué par le sujet parlant en situation ».

Pour Fuchs, la paraphrase n’est pas « une relation d’identité donnée a priori et une fois pour toutes » , elle se construit, au fur et à mesure, durant l’échange linguistique entre les sujets participants à l’acte

La paraphrase reformulative intéresse plusieurs types d’activités, telles que la rédaction, la traduction et la communication quotidienne.

Savoir paraphraser devient ainsi objectif d’enseignement du F.L.E. : être à l’aise en français oral ou écrit, c’est avant tout accroitre la capacité des apprenants à produire et à reconnaitre des paraphrases.

Dans la pratique didactique, la paraphrase linguistique a connu des hauts et des bas, elle s’est située aux extrêmes des théories sur l’explication de texte : tantôt comme virulente condamnation de ses pratiques, tantôt comme solution de pointe pour l’amélioration des techniques d’enseignement. La controverse fait la diversité. Dans un récent ouvrage de Bertrand Daunay , l’auteur tend à redonner à la paraphrase toute la vigueur didactique qu’elle mérite. À tous ceux qui ont cherché à disqualifier la paraphrase, B. Daunay donne une réplique acerbe. Il souligne la légitimité historique de la paraphrase et son importance comme substrat discursif de tout commentaire : « Réhabiliter la paraphrase, ce n’est évidemment pas plaider pour un empirisme qui privilégierait la perception spontanée… » . Il essaie de répondre à tous ceux qui considéraient que la paraphrase dans l’explication de texte ne fait que rendre le discours plus confus, altérer le sens, etc. Si la paraphrase arrive, parfois, à signifier “mauvaise traduction”, “manque de précision”, “répétition”, cela est dû uniquement à un emploi maladroit.

Mais la paraphrase est une pratique méta-textuelle dont il est difficile sinon impossible de se dispenser dans l’explication de texte. C’est un substrat discursif inhérent à tout commentaire et injustement rejeté des pratiques scolaires.

La paraphrase est donc nécessaire à l’élaboration de tout discours méta-textuel, c’est comme un discours second qui met en œuvre tout le savoir et le savoir-faire linguistique de l’apprenant dans son effort d’améliorer ses moyens d’expression.

À lire absolument :

Teodora Cristea, Structures signifiantes et relations sémantiques en français contemporain, Editura Fundatiei « Romania de Maine », Bucuresti, 2001.

Catherine Fuchs, Paraphrase et énonciation. Gap, Ophrys, coll. «L'homme dans la langue», 1994.

Groupe µ, Rhétorique générale, Paris, Seuil, 1982.

Alexandra Cunita, La formation des mots. La dérivation lexicale en français contemporain, Editura Didactica si Pedagogica, Bucuresti, 1980.

Mariana Tutescu, Précis de sémantique française, Editura Didactica si Pedagogica, Bucuresti, 1979.

Le Guern, Sémantique de la métaphore et de la métonymie, Larousse, Paris, 1973.



R. Galisson, D. Coste, op. cit., p. 145.

J. Dubois, Grammaire structurale du français. La phrase et les transformations, Larousse, Paris, 1969, p. 43.

J. Dubois, œuvre citée, p. 49.

A. Cunita, La formation des mots. La dérivation lexicale en français contemporain, Editura Didactica si Pedagogica, Bucuresti, 1980, p. 7.

Ibidem

J. Dubois, œuvre citée, p. 51.

Dans la présentation des aspects de la dérivation lexicale nous nous sommes entièrement guidée d'après l'ouvrage de madame Alexandra Cunita, La formation des mots. La dérivation lexicale en français contemporain, Editura Didactica si Pedagogica, Bucuresti, 1980.

« Les termes obtenus par la dérivation syntagmatique reposent généralement sur une séquence phrastique du type : déterminé-déterminant, très proche d'un syntagme du discours » (Alexandra Cunita, œuvre citée, p. 111).

Alexandra Cunita, œuvre citée, p. 149.

Alexandra Cunita, œuvre citée, p. 149.

Mariana Tutescu, Précis…, p. 95.

R. Galisson, D. Coste, œuvre citée , p. 340.

F. Ponge, Le Pain, « une masse amorphe en train d’éructer fut glissée pour nous dans le four stellaire ».

Michel Le Guern, Sémantique de la métaphore et de la métonymie, Larousse, Paris, 1973, p. 22.

John Lyons, Sémantique linguistique, Larousse, Paris, 1980, p. 177

Qui repose sur la similarité ou l'analogie.

« Si dans la métaphore il y a intersection sémique des sémèmes mis en rapport, dans la métonymie il y a coïnclusion dans un ensemble de sèmes, coappartenance à une totalité sémique » (M. Tutescu, Précis…, p. 102).

Pars pro toto.

Un objet par sa matière.

La comparaison établit un rapprochement entre deux termes à partir d'un élément qui leur est commun : “Son sourire est pareil à un rayon de soleil”.

L'allégorie représente de façon imagée (par des éléments descriptifs ou narratifs) les divers aspects d'une idée abstraite, par exemple les errances de la mémoire dans La chanson du Mal-Aimé de G. Apollinaire.

La personnification prête des traits humains à une chose ou à une idée.

Par l'antithèse, deux termes se trouvent en une opposition très forte : “Ici le paradis, ailleurs l'enfer”.

Exprime une idée par son contraire : “C'est joli…” pour dire que “c'est une catastrophe”.

Le paradoxe énonce une opinion contraire à l'idée commune afin de surprendre, de choquer, d'inviter à la réflexion : “Les crimes engendrent d'immenses bienfaits et les plus grandes vertus développent des conséquences funestes ” (C. Eterstein, A. Lesot, Pratiques du français, Hatier, Paris, 1986, p. 117).

Amplifie les termes d'un énoncé afin de mettre en évidence un objet ou une idée : “je suis mort” = “je suis fatigué”.

Une antiphrase négative : dit le moins pour suggérer le plus : “elle est peu intelligente”.

Formule d'atténuation, pour diminuer le caractère déplaisant : “elle a vécu” pour “elle est morte”.

Chez certains sémanticiens seulement. Autrement, c'est un phénomène qui est étudié surtout par les phonologues.

M. Tutescu, Du mot au texte, Éditions Cavallioti, 1996, p. 210.

Ibidem

Ou X indique la classe d'occurrences dont le sujet en question fait partie.

Les exemples qui suivent sont tirés du Petit Robert.

Robert Martin, Inférence, antonymie et paraphrase, Klincksieck, Paris, 1976, pp. 44-47.

Mot latin ('homonymia'), l'homonyme étant d'origine grecque, de ‘onoma’ (nom).

« Les homonymes sont des mots à forme identique et à sens différent » (M. Tutescu, Du mot au texte, p. 217); « L'homonymie est la relation qui s'établit lorsque deux entrées lexicographiques sont distinctes sémantiquement et identiques graphiquement » (M. Tutescu, Précis…, p. 133).

Du grec ‘polus’ : “plusieurs” et ‘sêmainen’ : “signifier”.

D'après M. Tutescu, Précis…, p. 136, la polysémie traduit le fait qu'une même entrée lexicographique recouvre des sens différents.

Voir le cas de verre, ver, vers, vert.

Vers, n.m. et vers, préposition.

Analyse distributionnelle des lexèmes.

Les exemples qui suivent sont tirés du Petit Robert.

On observe bien que les dérivés syntaxiques des différents homonymes se regroupent autour du lexème homonymique implique : “elliptique” et “ellipsoïdal”.

J. Picoche, Structure sémantique du lexique français, Coll. 'Linguistique française', Nathan, Paris, 1986, p. 81.

Murum > mur a éliminé murem > rat.

Louer un appartement” et “louer le courage de ce héros”.

J. Picoche, œuvre citée, p. 85.

M. Tutescu, Précis…, p. 136.

Les différents sens d'un mot polysémique peuvent être liés entre eux par : 1) l'existence à la fois d'un sens concret et d'un sens abstrait (“lache” = 1. qui n'est pas tendu ; 2. qui manque de courage) ; 2) par la ressemblance (“le tablier de la cuisinière” et “le tablier de la cheminée”) ; 3) par l'existence, à la fois, d'un sens plus restreint et d'un sens plus étendu (“lettre” = “graphème” et “lettre” = “courrier”) et 4) inversement : “devoir” = “obligation morale” et “exercice d'écolier”.

M. Tutescu, Du mot au texte, p. 219, observe que la polysémie est la relation sémantique qui s'établit entre les différents sens d'un mot qui se trouvent dans un rapport logique d'extension de sens, de restriction de sens, de métonymie ou de métaphore. Voir le cas des adjectifs qui changent de sens en fonction de la place qu'ils occupent par rapport aux noms qu'ils déterminent : “un grand homme” n'est pas la même chose qu' “un homme grand”.

Si l'on fait exception de certains termes réservés à un emploi précis dans un lexique spécialisé.

C. Eterstein, A. Lesot, Pratiques du français. Analyse des textes. Techniques d'expression, Hatier, Paris, 1986, p. 78.

Du grec ‘syn’ = “avec” et ‘numos’ = “mot”.

M. Tutescu, Précis…, p. 140.

Idem, ibidem

Synonymie partielle.

C. Eterstein, A. Lesot, Pratiques du français…, p. 74.

C. Eterstein, A. Lesot, Pratiques du français…, p. 72.

Texte pris dans C. Eterstein, A. Lesot, Pratiques du français…, p. 76.

Relation qui est posée entre deux assertions qui, en vertu de leur sens, ne peuvent être vraies toutes les deux à la fois (M. Tutescu, Précis…, p. 146.)

Idem, ibidem.

M. Tutescu, Précis…, p. 148.

Idem, p. 150 : «Affirmer une phrase qui contient un terme antonyme implique la négation de la phrase correspondante ou figure l'autre membre de la paire des antonymes ».

M. Tutescu, Du mot au texte, p. 229.

Un ‘paronyme’ du grec ‘para’ = “à côté de”, “près de” et ‘numos’ = “mot”.

Cette figure de style s'appelle ‘paronomase’.

Du grec ‘epi’ qui signifie “sur, au-dessus”.

Apud C. Eterstein, A. Lesot, Pratiques du français…, p. 71.

Le mot s'éloigne de son origine étymologique, il perd de sa force primitive.

Ce sens n'a survécu que dans “gentilhomme”.

C. Eterstein, A. Lesot, Pratiques du français…, p. 60.

Collection Encarta 2005, DVD, Microsoft Corporation © ® 1993-2004.

Encyclopaedia Universalis, France S.A., L’Universalis multimédia, version 9, voir cet article rédigé par Catherine Fuchs.

Traitement Automatique des Langues.

Description grammaticale de la parenté formelle entre phrases synonymes.

Exemple pris dans Encyclopaedia Universalis, France S.A., L’Universalis multimédia, version 9.

Jasmina Milićević, Modélisation sémantique, syntaxique et lexicale de la paraphrase, 2003, URL : https://www.olst.umontreal.ca/pdf/MilicevicPhD2003.pdf#search='paraphrase%20linguistique'.

Voir URL : https://www.olst.umontreal.ca/pdf/MilicevicPhD2003.pdf#search='paraphrase%20linguistique

Catherine Fuchs, La paraphrase, Presses Universitaires de France, 1982, p. 89.

C. Fuchs, La paraphrase, p. 116.

Pour un énoncé métaphorique, par exemple, il n’y aurait pas qu’une seule paraphrase, mais autant de paraphrases que de sujets interprétants ; son degré d’adéquation s’établirait dans la négociation langagière. Voir à ce sujet URL : https://www.info-metaphore.com/definition/paraphrase.html.

Bertrand Daunay, Eloge de la paraphrase, Presses Universitaires de Vincennes, coll. « Essais et savoirs », 2002.

B. Daunay, Éloge…, p. 169.



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