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Commerce des Arabes. Leurs relations avec divers peuples

l'histoire



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Commerce des Arabes. Leurs relations avec divers peuples

1. – Relations des Arabes avec l’Inde



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L'activité commerciale des Arabes ne fut pas moindre que celle qu'ils déployèrent dans les sciences, les arts et l'industrie. À une époque où l'extrême Orient était à peine soupçonné de l'Europe, où l'Afrique, en dehors de quelques côtes, était inconnue, les Arabes étaient en relations commerciales avec l'Inde, la Chine, l'intérieur de l'Afrique et les parties les moins explorées de l'Europe telles que la Russie, la Suède et le Danemark.

Le récit de leurs explorations a été fait d'une façon très incomplète jusqu'ici. Le savant Sédillot, si compétent pourtant dans ce qui touche aux Arabes, ne mentionne même pas leurs relations avec le nord de l'Europe. Malgré sa brièveté, notre exposé suffira, je pense, à prouver qu'il faut arriver aux temps modernes pour trouver un peuple dont l'activité commerciale ait égalé la leur.

Les premières relations des Arabes avec l'Inde remontent aux temps les plus lointains de l'histoire ; mais tout semble prouver qu'avant Mahomet, c'étaient les Indiens qui apportaient leurs produits sur les côtes de l'Arabie, et non les Arabes qui allaient les chercher. Ce n'est qu'à une époque très voisine de l'apparition du prophète que des vaisseaux partaient des ports de l'Yémen pour l'Inde.

Aussitôt que leur puissance fut bien assise, ils donnèrent à leurs relations com­merciales une extension considérable. Nous les voyons bientôt atteindre le Coromandel, le Malabar, Sumatra, les grandes iles de l'Archipel, traverser le golfe du Siam et arriver dans le sud de la Chine.

Trois voies principales, une terrestre, deux maritimes, mettaient les Arabes en relation avec l'Inde. Celle de terre reliait par caravanes les grands centres de l'Orient, Samarcande, Damas, Bagdad, etc. avec l'Inde à travers la Perse et le Cachemire. Les commerçants qui préféraient la voie maritime se rendaient de l'Inde aux ports du golfe Persique, tels que Siraf, ou contournaient l'Arabie et arrivaient aux ports de la mer Rouge, Aden notamment. Les marchandises arrivées dans le golfe Persique étaient expédiées à Bagdad, et, de là, par caravanes, à toutes les villes voisines. Celles débarquées à Aden étaient transportées à Suez, et de là à Alexandrie et dans toutes les villes maritimes de la Syrie. À Alexandrie, les marchands européens : Génois, Floren­tins, Pisans, Catalans, etc., venaient les chercher pour les transporter en Europe. L'Égypte était aussi le trait d'union entre l'Orient et l'Occident, et nous avons montré que ce commerce considérable fut une des sources principales de la richesse des khalifes.

Dans l’édition papier de 1980

apparait à la page 439

la figure # 323

Coffret en ivoire sculpté du dixième siècle. Style indo-arabe

(Musée de Kensington) ; d'après une photographie.

téléchargeable sur le site web : Les Classiques des sciences sociales
section Auteurs classiques : Gustave Le Bon (1841-1931) :
La civilisation des Arabes (1884).

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Les marchandises transportées par ces diverses voies étaient nombreuses. À Aden, par exemple, on échangeait les produits de la Chine et de l'Inde avec ceux de l'Éthio­pie et de l'Égypte, c'est-à-dire des esclaves de Nubie, de l'ivoire et de la poudre d'or, contre les soieries et les porcelaines de la Chine, les étoffes du Cachemire, et surtout les épices, aromates et bois précieux.

2. - Relations avec la Chine

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Les relations indirectes des Arabes avec la Chine, par l'intermédiaire des Indiens, sont fort antérieures à Mahomet ; mais les relations directes ne commencèrent guère qu'après la fondation de leur empire.

Dans l’édition papier de 1980



apparait à la page 440

la figure # 324

Coffret arabe du Maroc, en ivoire sculpté, du onzième siècle ;
d'après une ancienne gravure.

téléchargeable sur le site web : Les Classiques des sciences sociales
section Auteurs classiques : Gustave Le Bon (1841-1931) :
La civilisation des Arabes (1884).

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De même que pour l'Inde, il existait des routes maritimes et des routes terrestres pour aller en Chine. Les routes maritimes partaient des côtes de l'Arabie ou des ports du golfe Persique, et se rendaient directement dans le sud de la Chine.

Il existe plusieurs relations des voyages des Arabes en Chine. Une des plus anciennes est celle dont nous avons parlé dans un autre chapitre, du marchand Suleyman en 850 de notre ère. On sait du reste, non seulement par les objets chinois trouvés dans les inventaires des trésors des khalifes, mais aussi par les ambassades échangées entre les premiers khalifes et les souverains de la Chine, que les relations entre les deux peuples étaient fréquentes.

Il ne nous parait pas cependant que la voie maritime ait été bien suivie : celle de terre, par caravanes, devait être la plus commode et la plus usitée. Les produits ame­nés de Chine à Samarcande, dans le Turkestan, étaient conduits directement à Alep, en Asie Mineure, d'où ils se répandaient ensuite dans toutes les villes impor­tantes de l'Orient.

Dans une relation intitulée le Khitay namèh, publiée en persan à la fin du quinzième siècle, et dont M. Schefer a reproduit quelques chapitres, un marchand musulman a fait connaitre les routes de terre alors suivies pour aller en Chine. Elles sont au nombre de trois : « L'une est celle du Kachmir, l'autre celle de Khoten, la troisième celle de la Mogholie. »

On trouve dans la même relation des détails intéressants sur les marchandises qu'on pouvait alors négocier en Chine. Parmi elles on voit figurer avec étonnement des lions. On recevait en échange d'un de ces animaux trente mille pièces d'étoffes.

Dans l’édition papier de 1980

apparait à la page 441

la figure # 325

Vase de bronze de style chinois-arabe (collection Schéfer) ;
d'après une photographie de l'auteur.

téléchargeable sur le site web : Les Classiques des sciences sociales
section Auteurs classiques : Gustave Le Bon (1841-1931) :
La civilisation des Arabes (1884).

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Les négociants apportaient également en Chine des pierres précieuses, du corail, des chevaux, des étoffes de laine, du drap écarlate de Venise, etc. Ils recevaient en échange des pièces de satin et de brocart, des porcelaines, du thé et divers produits pharmaceutiques.

Alors même, du reste, que nous ne posséderions aucun récit des relations des musulmans avec les Chinois, et que nous ignorerions les rapports des khalifes avec les empereurs de Chine nous aurions une preuve évidente de l'étendue des relations des musulmans avec les Chinois par ce fait frappant qu'il existe aujourd'hui dans le céleste empire vingt millions de musulmans dissémines dans diverses provinces. La ville de Pékin compte à elle seule 100 000 musulmans et onze mosquées.

3. - Relations des Arabes
avec l'Afrique

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Les relations des Arabes avec l'Afrique furent également fort importantes. Toutes ces régions de l'Afrique centrale, que les voyageurs modernes parcourent avec tant de peine aujourd'hui, et dont chaque exploration constitue un véritable événement en Europe, étaient parfaitement connues des Arabes ; et le fait que leur religion fut adoptée par la plupart des peuplades qu'ils visitaient en simples marchands prouve à quel point ils savaient se faire accepter. Dans la plupart des régions où pénètrent aujourd'hui les voyageurs, ils trouvent des traces de l'influence arabe. Je suis convaincu que les explorateurs modernes qui voudront étudier l'Afrique en détail, sans charger aucun budget, et même en s'enrichissant, n'auront qu'à suivre l'exemple des Arabes, c'est-à-dire, organiser des caravanes commerciales. On réussit générale­ment beaucoup mieux à être bien reçu d'un peuple en lui offrant des marchandises en échange des siennes, qu'en traversant son territoire sans but apparent en entamant avec lui des luttes à coups de fusil aussitôt qu'il manifeste la moindre défiance.



Les Arabes du Maghreb se trouvaient surtout en relation avec les parties les plus occidentales de l'Afrique, ceux d'Égypte avec les régions orientales et centrales. Après avoir traversé le Sahara, ils allaient chercher de l'or, de l'ivoire et des esclaves en Nigritie.

Dans l’édition papier de 1980

apparait à la page 442

la figure # 326

Vase de bronze chinois-arabe (collection Schéfer) ; d'après une photographie de l'auteur.

téléchargeable sur le site web : Les Classiques des sciences sociales
section Auteurs classiques : Gustave Le Bon (1841-1931) :
La civilisation des Arabes (1884).

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Les investigations des Arabes s'étendaient aux régions les plus importantes de l'Afrique, y compris des villes que les Européens modernes ne peuvent plus réussir à visiter, telles que Tombouctou. Les côtes et les régions centrales étaient du reste également visitées :

« Ils parviennent, en suivant les rivages de l'Afrique, dit M. Sédillot, d'abord jusqu'au détroit Bab-el-Mandeb, et successivement jusqu'au Zanguebar et au pays des Cafres ; ils fondent Brava, Monbaza, Quiloa, où se retire un frère du souverain de Schiraz, Mozambique, Sofala, Mélinde et Magadoxo ; ils occupent les iles voisines des côtes et plusieurs points de Madagascar L'influence du Coran ne se fit pas sentir avec moins de force dans l'Afrique centrale, qui nous est encore peu connue ; les établissements que les Arabes avaient formés sur la côte orientale leur facilitaient de ce côté l'accès de l'intérieur de la contrée ; le pays des Somanlis, peuple doux et hospitalier, qui forme avec Socotora un entrepôt de commerce fort important, l'Abyssinie, le Sennaar et le Kordofan, en rapports continuels avec l'Égypte et véritable clef du Darfour et de l'Ouaday, étaient visités par les musulmans ; de Tripoli on se rendait aussi dans le Fezzan ; les caravanes parties du Maghreb ne craignaient pas de s'aventurer au milieu des sables du désert du Sahara, qui recouvrent, des bords du Nil à l'océan, une surface évaluée à 200 000 lieues carrées, et de se répandre dans le Soudan et la Nigritie. La race arabe devait marquer son passage au milieu des populations africaines en caractères ineffaçables, et les voyageurs modernes s'accor­dent tous à signaler les améliorations qui en ont résulté sous le rapport physique, moral et intellectuel. »

4. - Relations des Arabes
avec l'Europe

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L'Europe a été pendant longtemps en relation avec les Arabes par des voies différentes : 1° celle des Pyrénées, 2° celle de la Méditerranée, 3°celle qui conduisait dans le nord de l'Europe, à travers la Russie, en suivant le cours de la Volga. Les Arabes d'Espagne ont suivi les deux premières voies, ceux d'Orient la dernière.

Les Arabes ayant séjourné dans le sud de la France pendant plusieurs siècles, il est évident que des relations devaient être établies à travers les Pyrénées, mais les expéditions commerciales se faisaient surtout par les côtes de la Méditerranée. Elles mettaient les Arabes en rapport avec des peuples beaucoup plus commerçants, et surtout plus policés que ceux qui habitaient la France à l'époque de la puissance des Arabes en Espagne.

Dans l’édition papier de 1980

apparait à la page 443

les figures # 327-329

Vase en bronze de style chinois-arabe (collections Schéfer) ;
d'après une photographie de l'auteur.



téléchargeables sur le site web : Les Classiques des sciences sociales
section Auteurs classiques : Gustave Le Bon (1841-1931) :
La civilisation des Arabes (1884).

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Maitres de la Méditerranée, les Arabes envoyaient à tous les ports européens et africains qui l'entourent les produits de leur industrie et de leur agriculture : coton, safran, papier, soies de Grenade, cuirs de Cordoue, lames de Tolède, etc. Les ports espagnols, Cadix, Malaga, Carthagène, etc., étaient le siège d'une activité qui con­traste tristement avec leur état actuel.

On ne trouve aucune trace, dans les anciennes chroniques arrivées jusqu'à nous, du commerce des Arabes avec le nord de l'Europe ; mais des documents, plus précis encore que les chroniques, prouvent son existence et indiquent, non seulement les routes suivies, mais encore les dates auxquelles les relations ont commencé et cessé. Ces documents sont constitués par les monnaies que les Arabes ont laissées sur toutes les routes qu'ils ont parcourues, et que les fouilles modernes retrouvent chaque jour.

Grace à ces monnaies, nous savons que le point de départ de ce commerce était les rives de la mer Caspienne. Les marchands des grands centres commerciaux : Damas, Bagdad, Samarcande, Téhéran, Tiflis s'y réunissaient pour remonter la Volga depuis Astrakhan jusqu'à Bolgar (la ville de Simbirsk actuelle), située chez les anciens Bulgares de la Russie, et qui servait d'entrepôt commercial entre l'Asie et le nord de l'Europe. Il ne parait pas que les Arabes aient dépassé cette ville. Les mar­chandises étaient reprises par des marchands de nationalités différentes, qui conti­nuaient à remonter la Volga, et ne la quittaient que pour descendre dans le bassin de la mer Baltique et arriver au golfe de Finlande. Les principaux entrepôts du nord de l'Europe étaient Novgorod, Schleswig, et surtout les iles de la Baltique, Gothland, Oland et Bornholm. Les monnaies arabes trouvées dans ces dernières se comptent par centaines.

Dans l’édition papier de 1980

apparait à la page 444

la figure # 330

Vase de cuivre incrusté d'argent. Style moderne de Damas ;
d'après une photographie de l'auteur.

téléchargeable sur le site web : Les Classiques des sciences sociales
section Auteurs classiques : Gustave Le Bon (1841-1931) :
La civilisation des Arabes (1884).

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Du golfe de Finlande, les marchands se dirigeaient sur tous les points importants des rives de la mer Baltique, c'est-à-dire sur les côtes de la Suède, de la Finlande, du Danemark et de la Prusse. Ils remontaient les cours d'eau qu'ils rencontraient sur les côtes, comme le prouvent les monnaies arabes trouvées en Silésie et en Pologne, notamment aux environs de Varsovie.

L'existence de nombreuses monnaies arabes sur un parcours déterminé prouve bien que les possesseurs de ces monnaies étaient en relations commerciales avec l'empire arabe, mais ne donne que des présomptions sur leur nationalité réelle ; nous savons cependant qu'ils professaient l'islam que certaines populations russes profes­sent encore. Les inscriptions koufiques trouvées en Russie, prouvent d'ailleurs que les Arabes y avaient des colonies chez les Khazars et les Bulgares ; mais rien n'indique que les marchands arabes aient été plus loin que Bolgar. Ce furent sans doute les anciens Bulgares de la Russie qui transmettaient les marchandises aux Danois. Ces derniers, que les chroniques européennes ne nous représentent guère que comme des corsaires, auraient donc été en réalité beaucoup plus adonnés au commerce qu'à la piraterie.

Le principal objet du commerce des Arabes dans le nord de l'Europe était l'ambre, matière fort recherchée en Orient, les fourrures, l'étain, et, d'après certains textes arabes, des femmes esclaves. Les Danois recevaient en échange de ces marchandises des étoffes et des tapis d'Orient, des vases ciselés et des bijoux. Il est bien probable que c'est par cette voie que plusieurs produits de l'Orient, l'orfèvrerie cloisonnée, par exemple, ont pénétré dans plusieurs parties de l'Europe occidentale. Je serais volon­tiers porté à croire que certains bijoux, étiquetés au musée de Stockholm comme appartenant à l'age du fer en Scandinavie, et dont j'ai reproduit plusieurs types dans mon dernier livre, sont venus d'Orient par la voie dont je viens de parler. Plusieurs d'entre eux possèdent certainement un aspect oriental.

La date des monnaies retrouvées en Russie depuis l'embouchure du Volga jusqu'aux rivages de la Baltique prouve que le commerce des Arabes commença sous les premiers khalifes et ne dépassa pas la fin du onzième siècle. Sa durée fut donc de quatre siècles environ. La dernière monnaie trouvée est de l'an 1040. Les dynasties asiatiques les plus fréquemment représentées sur ces monnaies sont celles des Abassides. On trouve bien, parmi elles, des monnaies des Arabes d'Espagne, mais elles sont si rares, qu'il est probable qu'elles n'ont pénétré dans le nord de l'Europe qu'après avoir passé par les marchands de Damas et de Samarcande.

Les raisons qui mirent fin au commerce des Arabes avec le nord de l'Europe sont très simples. Les guerres intestines qui surgirent en Asie, le déplacement des Bulgares et les troubles politiques de la Russie le suspendirent au onzième siècle ; et s'il ne reprit pas plus tard, c'est que les croisades eurent pour résultat de déplacer le trafic de l'Europe avec l'Orient en lui faisant suivre la voie maritime. À partir du douzième siècle, les Vénitiens absorbèrent le commerce de l'Orient avec l'Occident, et tous les produits échangés entre les diverses parties du monde passèrent par leurs mains.





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