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Les femmes en Orient

l'histoire



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Les femmes en Orient

1. – Causes de la polygamie en Orient



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L'intelligence d'une institution quelconque d'un peuple étranger n'est possible qu'à la condition de se mettre à la place de ce peuple et d'oublier un peu les idées moyen­nes du milieu où l'on vit soi-même. C'est surtout quand il s'agit d'institutions aussi peu comprises et aussi mal jugées que la polygamie qu'une telle opération intellectuelle est indispensable. Il n'en est guère de plus décriées en Europe et sur lesquelles il ait été énoncé autant d'erreurs. Pour les historiens les plus sérieux, la polygamie serait la pierre angulaire de l'islamisme, la cause principale de la diffusion du Coran et en même temps de la décadence des Orientaux. Ces singulières assertions sont générale­ment suivies de tirades indignées sur le sort infortuné des malheureuses entassées au fond des harems, gardées par des eunuques féroces et tuées sans pitié lorsqu'elles ont cessé de plaire à leur maitre.

Un tel tableau est le contraire de la vérité, et le lecteur qui voudra lire ce chapitre, en mettant de côté ses préjugés d'Européen, se convaincra, je l'espère, que la poly­gamie orientale est une institution excellente qui élève beaucoup le niveau moral des peuples qui la pratiquent, donne beaucoup de solidité à la famille et a pour résultat final de rendre la femme infiniment plus respectée et plus heureuse qu'en Europe.

Avant d'aborder cette démonstration, je rappellerai, tout d'abord, que la polygamie est tout à fait indépendante de l'islamisme, puisqu'elle existait avant Mahomet chez tous les peuples de l'Orient : Juifs, Perses, Arabes, etc. Les nations qui adoptèrent le Coran n'avaient donc rien à gagner de ce point de vue en l'adoptant. Il n'y eut jamais, d'ailleurs, de religion assez puissante pour transformer les mœurs, au point de créer ou d'empêcher une institution semblable. Elle est la simple conséquence du climat, de la race et des diverses conditions d'existence particulières aux Orientaux.

L'influence du climat et de la race est trop évidente pour qu'il soit besoin d'insis­ter. La constitution physiologique de la femme, la nécessité de la maternité, ses mala­dies, etc., l'obligeant à rester souvent éloignée de son mari, et ce veuvage momentané étant impossible sous le climat de l'Orient et avec le tempérament des Orientaux, la polygamie était absolument nécessaire.

Dans l’édition papier de 1980

apparait à la page 308

la figure # 193

Marchande de poterie de la haute Égypte (Ebers).

téléchargeable sur le site web : Les Classiques des sciences sociales,
section Auteurs classiques : Gustave Le Bon (1841-1931) :
La civilisation des Arabes (1884).

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En Occident, où le climat et le tempérament ont cependant bien moins d'exigen­ces, la monogamie ne se rencontre guère que dans les codes, et personne ne contes­tera, je pense, qu'elle s'observe fort rarement dans les mœurs. Je ne vois pas en quoi la polygamie légale des Orientaux est inférieure à la polygamie hypocrite des Euro­péens, alors que je vois très bien, au contraire, en quoi elle lui est supérieure. On conçoit donc parfaitement que les Orientaux qui ont visité nos grandes cités trouvent notre indignation à leur égard fort singulière et la jugent sévèrement.

Il est facile de comprendre comment cette institution, après avoir été imposée par les raisons physiologiques indiquées plus haut, a été bientôt reconnue par les lois. Le désir des Orientaux d'avoir beaucoup d'enfants, leur goût très prononcé pour la vie de famille, les sentiments d'équité qui ne leur permettent pas d'abandonner la femme illégitime que ne leur plait plus, ainsi que cela se pratique en Europe, et des causes diverses sur lesquelles j'aurai à revenir bientôt devaient nécessairement conduire les codes à sanctionner les habitudes créées par les mœurs. Si l'on admet que les lois finissent toujours par se conformer aux coutumes, on doit admettre également que la polygamie extra légale des Européens finira également un jour par être consacrée par nos codes.

Parmi les causes diverses de la polygamie que je n'ai pas énumérées encore il s'en trouve de spéciales à certaines classes et qu'il n'est pas inutile de mentionner ici pour montrer à quel point cette institution s'impose dans certains pays. Les Européens les plus religieux sont obligés eux-mêmes de reconnaitre sa nécessité, lorsqu'ils ont attentivement étudié les peuples où la polygamie a pris naissance. C'est ainsi que le savant auteur des Ouvriers en Orient, M. Le Play se trouve naturellement conduit à mettre en évidence la nécessité où se trouvent les chefs de famille agricole de multiplier le nombre de leurs femmes. Il montre également que, loin de se plaindre de cette situation, ce sont les femmes elles-mêmes qui la sollicitent.

« Comme les ainés des familles se marient très jeunes en général, dit-il, leur première femme, mère d'une nombreuse famille, se trouve déjà vieille quand ils sont eux-mêmes encore dans la force de l'age. Ces hommes contractent alors un nouveau mariage, souvent à la prière, et presque toujours avec le consentement de la première femme On s'étonnera peut-être, continue M. Le Play, qu'une femme puisse engager elle-même son mari à contracter un second mariage. Mais il faut se rappeler que dans les familles musulmanes (agricoles) les femmes de la maison doivent exécuter tous les travaux du ménage, quelque difficiles et pénibles qu'ils puissent être. La domesticité féminine étant inconnue chez les paysans, les femmes ne peuvent avoir pour aides que des esclaves ou des parentes vivant dans la même communauté. Les parentes peuvent faire défaut ; plus souvent encore l'occasion manque pour acheter des femmes esclaves. Celles-ci, d'ailleurs, deviennent le plus souvent concubines du chef de la famille où elles sont introduites, et rivales de la première femme qui n'a ainsi aucune raison de les préférer à d'autres femmes légitimes. On conçoit que, dans ces circons­tances, une femme conseille à son mari de contracter un nouveau mariage, surtout si on réfléchit que déjà elle commence à vieillir et qu'elle est absorbée par les devoirs de la maternité. »

Dans l’édition papier de 1980

apparait à la page 310

la figure # 194

Jeune fille copte (Ebers).

téléchargeable sur le site web : Les Classiques des sciences sociales,
section Auteurs classiques : Gustave Le Bon (1841-1931) :
La civilisation des Arabes (1884).

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L'auteur montre également que, parmi les motifs importants de la polygamie chez les Orientaux, domine « en général le désir de laisser une nombreuse postérité. À leurs yeux, la privation d'enfant est le plus grand malheur dont un homme puisse être frappé ; ceux mêmes qui n'en ont que quelques-uns veulent en avoir un plus grand nombre, et ils épousent successivement plusieurs femmes dans cette seule intention. »

Le même observateur fait voir ensuite que la jalousie et la rivalité n'existent pas dans ces mariages polygames. Avec nos préjugés Européens il nous semble impos­sible sans doute qu'il en soit ainsi ; mais cela ne nous parait impossible que parce que nous raisonnons toujours avec nos sentiments sans vouloir nous représenter ceux des autres. Il suffit de quelques générations pour éteindre ou créer certains préjugés et nous pouvons concevoir combien notre opinion sur ce point a dû changer en nous reportant aux époques primitives des sociétés, où les femmes étaient communes à tous les membres d'une tribu ou aux époques beaucoup plus rapprochées et jusqu'à nos jours où ces mœurs s'observent encore dans certaines parties de l'Inde, où la même femme a pour maris tous les membres d'une même famille.

2. - Influence de l'islamisme
sur la condition des femmes en Orient

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L'islamisme ne s'est pas borné à accepter simplement la polygamie qui existait avant lui. Il a exercé sur la condition des femmes en Orient une influence consi­dérable. Loin de les abaisser, comme on le répète aveuglement, il a, au contraire, considérablement relevé leur état social et leur rôle. Le Coran, ainsi que je l'ai montré en examinant le droit de succession chez les Arabes, les traite beaucoup mieux que la plupart de nos codes européens. Il permet sans doute de se séparer d'elles, comme le font du reste les codes européens qui admettent le divorce ; mais il stipule formelle­ment qu'un « entretien honnête est dû aux femmes répudiées. »

Le meilleur moyen d'apprécier l'influence exercée par l'islamisme sur la condition des femmes en Orient est de rechercher ce qu'était cette condition avant le Coran et ce qu'elle fut après.

La façon dont les femmes étaient traitées avant le prophète nous est clairement indiquées par les défenses suivantes, que nous trouvons consignées dans le Coran : « Il vous est interdit d'épouser vos mères, vos filles, vos sœurs, vos tantes paternelles et maternelles, vos nièces, vos nourrices, vos sœurs de lait, les mères de vos femmes, les filles confiées à votre tutelle et issues de femmes avec lesquelles vous avez cohabité. N'épousez pas non plus les filles de vos fils que vous avez engendrés, ni deux sœurs. »

De telles défenses ne donnent pas une haute idée des mœurs du peuple où elles furent nécessaires, mais on les considérera certainement d'un oeil moins sévère, si l'on se rappelle qu'on pouvait observer autrefois les mêmes mœurs chez tous les peuples sémitiques. Les défenses contenues dans la Bible (Lévitique, ch. XVIII, versets 6 à 18) sont identiques à celles du Coran, et prévoient même des cas plus graves encore.

Avant Mahomet, les femmes étaient considérées comme des créatures intermé­diaires, en quelque sorte, entre l'animal et l'homme, bonnes uniquement à faire des enfants et à travailler pour leurs maitres. La naissance des filles était considérée com­me un malheur, et l'habitude de les enterrer vivantes fort répandue. Un tel droit n'était pas plus contesté que celui de jeter à l'eau une portée de petits chiens. L'opinion des anciens Arabes à cet égard est bien indiquée dans le dialogue suivant que, selon Caussin de Perceval, Cays, chef des Bénou-Ténim, eut un jour avec Mahomet qu'il rencontra tenant une de ses filles sur ses genoux.

« Qu'est-ce que cette brebis que tu flaires ? demanda Cays.

- C'est mon enfant, répondit Mahomet.

- Par Dieu, reprit Cays, j'en ai eu beaucoup de petites filles comme celle-là ; je les ai toutes enterrées vivantes sans en flairer aucune.

- Malheureux ! s'écria Mahomet, il faut que Dieu ait privé ton cœur de tout sentiment d'humanité ; tu ne connais pas les plus douces jouissances qu'il soit donné à l'homme d'éprouver. »

Si nous voulons juger maintenant de l'influence qu'exerça le Coran à l'égard des femmes, nous n'avons qu'à rechercher ce qu'elles devinrent pendant la période de la civilisation arabe. Les récits des historiens que nous allons mentionner montrent qu'elles jouèrent alors un rôle identique à celui qu'elles devaient jouer plus tard en Europe, lorsque les mœurs galantes et chevaleresques des Arabes d'Espagne s'y furent répandues.

C'est aux Arabes, nous l'avons vu, que les habitants de l'Europe empruntèrent, avec les lois de la chevalerie, le respect galant des femmes qu'imposaient ces lois. Ce ne fut donc pas le christianisme, ainsi qu'on le croit généralement, mais bien l'islamis­me qui releva la femme du sort inférieur où elle avait été jusque-là maintenue. Les seigneurs de la première période du moyen-age, tout chrétiens qu'ils étaient, ne professaient aucun égard pour elle. La lecture de nos vieilles chroniques ne laisse aucune illusion sur ce point. Avant que les Arabes eussent appris aux chrétiens à traiter les femmes avec respect, nos rudes guerriers du temps de la féodalité les malmenaient d'une façon très dure. La chronique de Garin le Loherain nous montre, par exemple, comment les femmes étaient traitées du temps de Charlemagne et par Charlemagne lui-même. « Dans une discussion avec sa sœur, le monarque se jette sur elle, la saisit aux cheveux, la rosse d'importance et lui casse trois dents d'un coup de son gantelet de fer, non sans recevoir, il est vrai, force horions pour sa part. » Un charretier moderne se fût montré certainement plus tendre.

L'importance des femmes pendant la période brillante de la civilisation arabe est prouvée par le nombre des femmes qui se sont illustrées par leurs connaissances scientifiques et littéraires. En Orient, sous les Abassides, en Espagne, sous les Ommiades, beaucoup d'entre elles acquirent une grande célébrité. Waladat, la fille d'un khalife qui régnait en 860, avait été nommée la Sapho de Cordoue.

« Dans les délices de Medynat-al-Zorah, écrit Conde résumant les historiens arabes d'Abdérame III, il se plaisait à entendre chanter les élégantes compositions de Mozna, son esclave secrétaire, d'Ayscha, demoiselle noble de Cordoue, qui fut, au dire d'Aben-Hayan, la plus sage et la plus belle, la plus savante de son siècle, et de Safya, très belle aussi et très docte poétesse » « En ce temps, ajoutent les historiens d'Al-Hakem II, où l'érudition et la poésie étaient si estimées en Espagne, les femmes mêmes, dans leur retraite, étaient studieu­ses, et plusieurs se distinguaient par leur esprit et leurs connaissances. Le khalife avait dans son alcazar Lobnah, demoiselle d'une grande beauté, docte en grammaire, en poésie, en arithmétique et autres sciences ; elle écrivait avec une singulière élégance et le khalife se servait d'elle pour écrire ses affaires réservées, et personne dans le palais ne l'égalait en finesse de conception et en suavité de rythmes poétiques. Fatima écrivait avec une rare perfection, et copiait des livres pour le khalife ; tous les savants admiraient ses compositions, elle avait une précieuse collection de livres d'art et de sciences. Khadidjah faisait de très beaux vers, et les chantait avec une très douce voix. Maryem enseignait l'érudition et la poésie aux demoiselles des principales familles de Séville, avec une grande célébrité, et de son école sortirent plusieurs femmes de talent. Rhadyah, nommée l'Étoile heureuse, affranchie du khalife Abdérame, qui la céda à son fils Al-Hakem, était l'admiration de son siècle pour ses vers et ses élégantes histoires. Après la mort du khalife elle voyagea en Orient, et partout fut applaudie des savants. »

Sous les successeurs des Arabes, et notamment sous les Turcs, la civilisation brillante des anciens khalifes s'éteignit et le rôle des femmes diminua beaucoup d'im­portance. je montrerai cependant plus loin que leur condition actuelle, même chez les Turcs, est encore préférable à ce qu'elle est en Europe. Ce qui précède prouve, en tout cas, que si leur rôle a diminué, ce fut malgré le Coran, et non à cause du Coran.

Dans l’édition papier de 1980

apparait à la page 313

la figure # 195

Femme berbère de l'Algérie ; d'après une photographie.

téléchargeable sur le site web : Les Classiques des sciences sociales,
section Auteurs classiques : Gustave Le Bon (1841-1931) :
La civilisation des Arabes (1884).

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Nous pouvons donc conclure, en répétant ce que nous avons dit plus haut, que, loin d'avoir abaissé la femme, l'islamisme l'a considérablement relevée. Nous ne som­mes pas, du reste, le premier à soutenir cette opinion, défendue déjà par Caussin de Perceval, et plus récemment par M. Barthélemy Saint-Hilaire.

L'islamisme a relevé la condition de la femme, et nous pouvons ajouter que c'est la première religion qui l'ait relevée. Il est facile de le prouver en montrant combien la femme a été maltraitée par toutes les religions et tous les peuples qui ont précédé les Arabes. Nous nous sommes déjà expliqués sur ce point dans notre dernier ouvrage et n'avons qu'à répéter ce que nous y avons dit pour convaincre le lecteur.

Les Grecs considéraient généralement les femmes comme des créatures infé­rieures, utiles seulement pour s'occuper du ménage et propager l'espèce.

Si la femme donnait naissance à un être contrefait, on se débarrassait d'elle. « À Sparte, écrit M. Troplong, on mettait à mort cette malheureuse créature qui ne pro­mettait pas à l'État un soldat vigoureux. » « Lorsqu'une femme était féconde, dit le même auteur, on pouvait l'emprunter à son mari pour donner à la patrie des enfants d'une autre souche. » Même aux époques les plus brillantes de leur civilisation, les Grecs n'eurent guère d'estime que pour les hétaïres. C'étaient alors d'ailleurs les seules femmes ayant reçu quelque instruction.

Tous les législateurs antiques ont montré la même dureté pour les femmes. Le Digeste des lois hindoues les traite fort mal. « La destinée finale, le vent, la mort, les régions infernales, le poison, les serpents venimeux et le feu dévorant, dit-il, ne sont pas pires que la femme. »

Dans l’édition papier de 1980

apparait à la page 314

la figure # 196

Femme berbère des environs de Biskra ; d'après une photographie.

téléchargeable sur le site web : Les Classiques des sciences sociales,
section Auteurs classiques : Gustave Le Bon (1841-1931) :
La civilisation des Arabes (1884).

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La Bible n'est pas beaucoup plus tendre ; elle assure que la femme est « plus amère que la mort. » « Celui qui est agréable à Dieu se sauvera d'elle, dit l'Ecclé­siaste. Entre mille hommes, j'en ai trouvé un ; de toutes les femmes, je n'en ai pas trouvé une seule. »

Les proverbes des divers peuples ne sont pas plus aimables : « Il faut écouter sa femme et ne jamais la croire, » dit le Chinois. Le Russe assure « qu'en dix femmes il n'y a qu'une ame. » L'Italien conseille l'emploi de l'éperon pour un bon comme pour un mauvais cheval, et du baton pour une bonne comme pour une méchante femme. L'Espagnol recommande de se garder d'une mauvaise femme, mais de ne pas se fier à une bonne.

Tous les codes : hindous, grecs, romains et modernes, ont traité la femme en esclave ou en enfant. La loi de Manou dit : « La femme pendant son enfance dépend de son père, pendant sa jeunesse de son mari ; son mari mort, de ses fils ; si elle n'a pas de fils, des proches parents de son mari, car une femme ne doit jamais se gouverner à sa guise. » Les lois grecques et romaines disaient à peu près exactement la même chose. À Rome, le pouvoir de l'homme sur sa femme était absolu ; c'était une esclave qui ne comptait pas dans la société, ne pouvait avoir d'autre juge que son mari, et sur laquelle il avait droit de vie et de mort. Le droit grec ne traitait guère mieux la femme ; il ne lui reconnaissait aucun droit, même pas celui d'hériter.

J'ajouterai à ce qui précède que, sans aller si loin que les religions, et les lois, dans leur appréciation de l'infériorité intellectuelle et morale des femmes, des auteurs modernes ont démontré cette infériorité en s'appuyant sur des raisons anatomiques et psychologiques diverses. On a même essayé de prouver, dans ces derniers temps, qu'à mesure que les civilisations progressent, la femme tend, au point de vue de l'intelli­gence, à se différencier de plus en plus de l'homme 

Il ne faudrait pas croire du reste que les Arabes, tout en respectant beaucoup plus les femmes que ne l'avait fait aucun peuple, n'aient pas professé l'ancienne opinion générale relativement à leur infériorité intellectuelle et morale. Leur scepticisme à l'égard de la fidélité féminine est extrême. Elles sont pour eux de petits êtres char­mants, aptes à procurer les plus agréables distractions de l'existence, mais sur la constance desquels il n'y a pas à compter un instant. Plus de 2 000 ans avant Maho­met, l'antique législateur des Indes, le grave Manou, était formel sur ce point : « Sera réputée adultère, disait-il, toute femme restée seule avec un homme le temps néces­saire pour cuire un oeuf. »

Dans l’édition papier de 1980

apparait à la page 316

la figure # 197

Jeune fille marocaine ; d'après une photographie.

téléchargeable sur le site web : Les Classiques des sciences sociales,
section Auteurs classiques : Gustave Le Bon (1841-1931) :
La civilisation des Arabes (1884).

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Le délai fixé par Manou pour porter un jugement aussi sévère doit paraitre un peu court ; mais ce n'est pas l'avis des Orientaux et c'est de leur conviction sur ce point qu'est née l'idée de restreindre la liberté des femmes en les confinant dans des harems. Ce n'est pas qu'ils soient bien convaincus que les murailles et les ennuques, consti­tuent un moyen infaillible de protéger la vertu et ils ne l'ont adopté qu'à défaut d'autres plus efficaces. Leurs contes populaires portent la trace évidente de leur croyance à cet égard. Le merveilleux livre des Mille et une Nuits, débute, comme on le sait, par un apologue ingénieux ou il est démontré que la femme a naturellement le besoin de tromper, et qu'alors même qu'elle est enfermée dans une cage de verre et gardée par un génie jaloux, elle réussit à tromper aussi souvent qu'il lui plait. Les Orientaux, assez psychologistes par instinct, sont convaincus qu'il est dans sa nature de trahir, comme dans celle de l'oiseau de voler, et comme ils tiennent à assurer la pureté de leur race, ils prennent les précautions qui leur semblent les meilleures pour avoir quelque chance de prévenir les accidents qu'ils redoutent.

3. - Le mariage chez les Arabes

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Le Coran autorise les musulmans à prendre quatre femmes légitimes en mariage, plus un nombre indéterminé d'esclaves ; mais les enfants de ces esclaves sont légiti­mes au même titre que ceux des femmes mariées.

Le mari peut divorcer à son gré, mais est obligé d'assurer le sort de la femme divorcée.

Dans l’édition papier de 1980

apparait à la page 317

la figure # 198

Jeune femme arabe d'Alger ; d'après une photographie.

téléchargeable sur le site web : Les Classiques des sciences sociales,
section Auteurs classiques : Gustave Le Bon (1841-1931) :
La civilisation des Arabes (1884).

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Avec de telles facilités pour le mariage et l'habitude qu'ont les hommes et les femmes de se marier fort jeunes, on conçoit que les mœurs puissent être beaucoup plus sévères qu'en Europe. Elles le sont généralement, en effet, et il est fort rare de voir courtiser en Orient la femme d'autrui. La chose parait aussi monstrueuse aux Orientaux qu'elle semble naturelle aux Européens. Comme le dit justement le Dr Isambert : « On ne peut pas dire que le foyer conjugal y soit aussi souvent troublé que chez nous par l'inconduite ou l'infidélité  , plus démoralisantes peut-être que la polygamie. »

Les femmes sont entourées en Orient d'une surveillance sévère ; elles ne reçoivent jamais de visites d'hommes, et ne sortent que la figure voilée. Sauf peut-être à Constantinople, elles sont généralement accompagnées et ont bien rarement par con­séquent occasion d'être tentées. Il ne faut donc pas trop nous étonner de voir les Orientaux soutenir que la vertu de leurs femmes est fort supérieure à celle des Européennes.

L'autorité du père de famille, si faible aujourd'hui chez les peuples chrétiens, a conservé en Orient toute sa force. Les femmes ne parlent qu'avec le plus grand res­pect à leurs maris, et les enfants suivent naturellement cet exemple. Le père de famille possède en réalité toute l'autorité et les privilèges de celui de la Rome antique. Sur ce point encore, les Orientaux ne nous envient point.

Le célibat, si fréquent en Occident, et qui, d'après les statistiques, tend à le devenir de plus en plus, est fort mal vu chez les Arabes. Dès l'age de vingt ans pour les hommes, et de dix à douze ans pour les filles, on est généralement marié. Ebers reconnait l'utilité de cette coutume et ajoute : « Nous ne pouvons nous empêcher de rendre bon témoignage à leur esprit de famine et à leur vie domestique. »

En dehors du principe de la polygamie, le mariage présente encore en Orient bien des particularités qui le distinguent profondément de nos unions européennes. Chez la plupart des Occidentaux, la femme est obligée, - au moins dans les classes aisées - de donner, sous le nom de dot, une somme plus ou moins considérable pour réussir à se procurer un mari. C'est le contraire chez les Orientaux. Ils doivent payer à la famille de leur femme une somme variable suivant leur état de fortune.

La situation légale de la femme mariée, telle qu'elle est réglée par le Coran et ses commentateurs, est bien plus avantageuse que celle de la femme européenne. Non seulement elle reçoit une dot, mais encore conserve la jouissance de ses biens personnels, et n'est nullement tenue de contribuer aux dépenses du ménage. Répudiée, elle doit recevoir de quoi vivre. Devenue veuve, elle est entretenue aux frais de la succession pendant une année, et recueille à titre héréditaire une portion des biens du mari.

En dehors de ces privilèges, la femme est traitée avec le plus grand respect ; il en résulte pour elle une situation dont les avantages ont été reconnus par tous les obser­vateurs consciencieux, alors même que par des raisons de sentiment ils se montraient ennemis de la polygamie.

C'est ainsi que M. de Amicis, après un sévère réquisitoire contre la polygamie, qu'il juge à son point de vue exclusivement européen, s'exprime, à propos de la femme en Orient, de la façon suivante : « Elle est généralement respectée, avec une sorte de politesse chevaleresque. Aucun homme n'oserait lever la main sur une femme au milieu de la rue. Aucun soldat, même dans le tumulte d'une émeute, ne se ris­querait à maltraiter la plus insolente des femmes du peuple. Le mari traite la femme avec une certaine déférence cérémonieuse. La mère est l'objet d'un culte particulier. Il n'y a pas d'homme qui ose faire travailler une femme pour tirer parti de son travail. C'est l'époux qui dote l'épouse ; elle n'apporte dans la maison de son mari que son trousseau et quelques esclaves. En cas de répudiation ou de divorce, le mari est obligé de donner à la femme autant qu'il lui faut pour vivre à l'aise ; et cette obligation l'empêche d'user contre elle de mauvais traitements qui lui donneraient le droit d'obtenir la séparation. »

La seule objection qu'on pourrait faire en apparence à la polygamie, c'est qu'elle rend la femme malheureuse. C'est là en effet ce qu'on a soutenu pendant longtemps, mais cette assertion est absolument erronée, et tous les Européens ayant observé de près les Orientaux sont unanimes sur ce point.

Dans l’édition papier de 1980

apparait à la page 319

la figure # 199

Jeune fille syrienne ; d'après une photographie.

téléchargeable sur le site web : Les Classiques des sciences sociales,
section Auteurs classiques : Gustave Le Bon (1841-1931) :
La civilisation des Arabes (1884).

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Tout en se montrant, - assez faiblement du reste - hostile à la polygamie, M. Ebers reconnait que les musulmanes ne sont nullement à plaindre. « Elles peuvent paraitre méprisables, dit-il, à leurs sœurs européennes, mais elles ne se sentent nullement prisonnières, et ont assuré souvent à celles de nos femmes qui leur rendaient visite, qu'elles ne voudraient pas changer de condition avec elles. »

M. de Vaujany, directeur des études à l'école des langues du Caire, n'est pas moins explicite :

« Les musulmanes, dit-il, sont loin de se considérer malheureuses dans la vie de réclusion que leur impose le harem. Nées pour la plupart dans son enceinte, elles y ont grandi sans savoir qu'il pût exister, parmi les autres personnes de leur sexe, un autre séjour et une manière de vivre préférables. Elles regardent comme n'étant pas de bon ton la liberté dont jouissent les Européennes. C'est le harem qui a été le théatre des jeux de leur enfance, de leurs premières joies, de leurs premiers soucis. L'habitude, dit-on, est une seconde nature ; la vie du harem est à ce titre la nature pour les filles de l'Orient : accoutumées à se mouvoir dans un cercle dont elles connaissent les limites, la pensée ne leur vient même pas de la franchir. Lorsqu'arrive l'époque du mariage, elles passent du harem de leur mère dans celui de leur époux ; elles sont entourées de jouissances nouvelles, et leur cœur, dans lequel une éducation raffinée n'a pas allumé des passions inquiètes et dangereuses, va au-devant du bonheur que leur offre la vie qui s'ouvre à elles. Les soins que leur époux leur prodigue rendent ce bonheur facile à atteindre. Tout ce qu'un musulman a de beau et de riche, il le consacre à son harem, il aime à déployer dans les appartements de ses femmes une somptuosité éclatante, tandis qu'il se contente pour lui-même d'un logement relativement modeste. »

Le même auteur fait également justice de cette autre opinion, fort répandue, que les femmes orientales vivent dans une profonde ignorance. Elles sont infiniment plus instruites, au contraire, que la plupart des femmes européennes, en y comprenant celles de la meilleure société : « L'instruction, dit-il, s'est beaucoup répandue dans les harems, et l'on voit fréquemment des dames et des jeunes filles parlant et écrivant l'arabe, le français, l'anglais et le turc. Très souvent, au sein même du harem, lorsque plusieurs musulmanes de distinction sont réunies, la conversation s'établit en fran­çais. » Je ne connais pas pour mon compte beaucoup de Parisiennes capables de s'exprimer correctement ou même incorrectement, en quatre langues.

Dans l’édition papier de 1980

apparait à la page 320

la figure # 200

Jeune dame turque en costume de ville ; d'après une photographie.

téléchargeable sur le site web : Les Classiques des sciences sociales,
section Auteurs classiques : Gustave Le Bon (1841-1931) :
La civilisation des Arabes (1884).

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Il est bien évident, d'ailleurs, que les conditions d'existence des femmes en Orient n'ont été en aucun temps un obstacle à leur instruction, puisque nous avons montré plus haut qu'aux époques brillantes de la civilisation arabe, le nombre de femmes renommées par leurs connaissances littéraires ou scientifiques était très grand. Les auteurs qui ont parlé de l'ignorance des femmes orientales n'en ont jugé que d'après des esclaves venues de contrées lointaines, achetées dans les bazars, qu'on trouve dans certains harems. C'est exactement comme si on voulait juger de l'éducation d'une grande dame parisienne d'après celle de sa femme de chambre.

Dans l’édition papier de 1980

apparait à la page 320

Planche couleurs # 8

I- Pavement en marbre d'une ancienne maison du Caire

II- Mosaïque en marbre et nacre de la grande mosquée de Damas

téléchargeable sur le site web : Les Classiques des sciences sociales,
section Auteurs classiques : Gustave Le Bon (1841-1931) :
La civilisation des Arabes (1884).

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4. - Les harems de l'Orient

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Le mot harem est un terme général qui indique chez les Arabes tout ce qui est sacré. Appliqué à une demeure, il en désigne la partie la plus inaccessible et vérita­blement sacrée pour un musulman : celle qu'habitent ses femmes.

Les Européens se font généralement la plus fausse idée des harems de l'Orient. Ils n'y voient guère que des lieux de luxure où d'infortunées prisonnières, passent dans l'oisiveté une vie misérable en maudissant leur sort.

Nous avons montré déjà à quel point de telles appréciations étaient inexactes. Les européennes qui pénètrent dans les harems sont tout étonnées d'y trouver des femmes aimant beaucoup leur mari, très occupées du soin de leurs enfants et de la direction de leur ménage, fort heureuses de leur sort, et qui se trouveraient très dégradées si elles devaient en changer avec les femmes d'Europe. Elles plaignent sincèrement ces dernières, obligées de s'adonner aux affaires, aux travaux manuels, alors qu'elles ne s'occupent que de leur famille, existence pour laquelle il leur semble, ainsi qu'à leur mari, que la femme est principalement faite. Les Orientaux regardent les Européens, qui obligent les femmes au négoce, à l'industrie, aux affaires, etc., du même oeil que nous pourrions considérer le propriétaire d'un cheval de race qui l'emploierait à trainer une charrue ou à tourner la meule d'un moulin. Pour eux, les femmes ne doi­vent avoir d'autre occupation que de charmer l'existence de l'homme et d'élever sa famille ; et ils n'admettent pas que celles adonnées en même temps à d'autres occu­pations puissent remplir convenablement ce rôle. On subit toujours un peu l'influence des peuples qu'on a visités, et c'est sans doute pour cette raison que j'en suis arrivé à partager tout à fait les idées des Orientaux sur ce point.

Je suis très loin de soutenir d'ailleurs que tout soit parfait dans les harems. Ils ont engendré chez les Turcs, au moins dans certaines grandes cités, et principalement à Constantinople, de graves abus. Les mœurs des harems de cette dernière ville sont aujourd'hui presque aussi légères que celles qu'on observe dans nos grandes capitales de l'Occident. L'influence des Européens, l'accroissement du luxe coïncidant avec une pauvreté croissante, surtout depuis la dernière guerre, ont considérablement relaché les mœurs ; et on y trouve beaucoup de femmes, même parmi celles appartenant à de hauts personnages, dont il n'est pas bien difficile de se procurer les faveurs moyen­nant une certaine somme remise à quelque intermédiaire pour les gardiens du harem. Souvent même il n'est pas nécessaire de se donner tant de mal. Dans son livre récent, Thirty years in the Harem, Mme Kilbrizli-Mehemed pacha, femme d'un ancien premier ministre ottoman, et qui a passé sa vie dans des harems de grands person­nages, raconte que les femmes du sultan Abdul-Medjid avaient l'habitude d'appeler les passants par les fenêtres de leur palais. Comme il était de tradition de faire étrangler le lendemain l'invité de la veille pour s'assurer de sa discrétion, ces aven­tures galantes n'étaient pas généralement ébruitées. Nazli hanum, fille de Mehemet-Ali, alors vice-roi d'Égypte, avait aussi contracté, toujours d'après le même auteur, la prudente habitude de faire mettre à mort tous ses amants de passage. La même Nazli hanum était, malgré cela, très jalouse : Feu son mari ayant dit une fois à l'esclave qui lui servait de l'eau : « Assez, mon agneau ! » ce seul mot, rapporté à la princesse, la mit hors d'elle. La pauvre fille fut égorgée par son ordre, puis sa tête bourrée de riz et cuite au four fut placée sur un plat, et, quand le prince revint diner, on lui servit cet étrange régal. - Prenez donc un morceau de votre agneau, lui dit sa femme. - Là-dessus il jeta sa serviette, s'en alla, ne reparut pas de longtemps, et depuis n'eut plus d'affection pour elle. »

Dans l’édition papier de 1980

apparait à la page 322

la figure # 201

Intérieur du harem du palais d'Azhad pacha, à Damas ;
d'après une photographie de l'auteur.

téléchargeable sur le site web : Les Classiques des sciences sociales,
section Auteurs classiques : Gustave Le Bon (1841-1931) :
La civilisation des Arabes (1884).

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Dans l’édition papier de 1980

apparait à la page 323

la figure # 202

Plateau de cuivre incrusté d'argent de Damas ; d'après une photographie de l'auteur.

téléchargeable sur le site web : Les Classiques des sciences sociales,
section Auteurs classiques : Gustave Le Bon (1841-1931) :
La civilisation des Arabes (1884).

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J'ai rapporté les faits qui précèdent pour mettre sous les yeux du lecteur les arguments qu'on peut invoquer en faveur de la polygamie, et ceux qu'il est possible d'articuler contre elle. Les inconvénients sont applicables surtout aux harems des grands personnages turcs, où s'entrecroisent des intrigues beaucoup plus politiques que galantes, mais ils ne le sont nullement aux familles des classes moyennes. Vou­loir juger de la vie dans les harems par des histoires analogues à celles que j'ai rapportées, serait apprécier la valeur de la monogamie des Européens, par les scan­dales dont les tribunaux retentissent chaque jour, ou de la morale du clergé d'après les procès faits à quelques-uns de ses membres par suite de l'oubli de leurs vœux de chasteté. De l'ensemble des faits et opinions divers que j'ai eu occasion de citer, il se dégagera sûrement, je pense, pour mes lecteurs, la conviction que la polygamie est une institution excellente, que le sentiment de la famille, la moralité et le respect des bonnes mœurs sont beaucoup plus développés généralement chez les nations polyga­mes que chez celles qui ne le sont pas ; que l'islamisme enfin a considérablement relevé la condition des femmes et qu'il est la première religion qui l'ait relevée. Toujours plus respectée en Orient qu'en Europe la femme y est généralement plus instruite et presque toujours plus heureuse.



Je n'ai aucune raison de taire que cette proposition, fertile en conséquences diverses, a été établie par l'auteur de cet ouvrage dans un mémoire publié sous ce titre : Recherches anatomiques et mathématiques sur la loi des variations du volume du crane. On a également essayé de démontrer dans ce travail, que les inégalités de l'intelligence existant entre les hommes s'accroissent constam­ment à mesure qu'ils se civilisent, et que par conséquent, loin de nous conduire vers l'égalité, la civilisation nous mette vers une inégalité de plus en plus accentuée.

L'auteur aurait pu ajouter que l'infidélité conjugale suit, chez tous les peuples monogames, une marche singulièrement progressive. D'après les statistiques officielles publiées récemment, le nombre des adultères poursuivis, - poursuivis seulement, - est devenu neuf fois plus fort en France de 1826 à 1880.



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