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Sciences géographiques

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Sciences géographiques

1. – Explorations géographiques des Arabes



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Les Arabes ont toujours été d'intrépides voyageurs ; les distances ne les ont jamais effrayés. De nos jours encore, on les voit venir à la Mecque des contrées les plus éloignées ; et les Européens, qui ont tant de peine à pénétrer dans l'intérieur de l'Afri­que, y rencontrent le plus souvent des caravanes accomplissant ce voyage comme une chose fort simple.

Dès les premières années de la formation de leur empire, les Arabes étaient en relations commerciales avec des régions à peine soupçonnées alors des Européens, telles que la Chine, certaines contrées de la Russie, les parties inexplorées de l'Afri­que, etc.

Les pays avec lesquels les musulmans ont été en rapports commerciaux, et les routes qu'ils ont suivies pour s'y rendre devant être indiquées dans le chapitre consa­cré à leurs relations commerciales, je me bornerai à donner maintenant un aperçu sommaire de leurs travaux géographiques, et de leurs explorations.

Les premiers explorateurs arabes furent des marchands voyageant pour leur commerce. Bien que les individus de cette classe ne possèdent guère habituellement les aptitudes nécessaires pour les observations scientifiques, leurs relations peuvent fournir quelquefois cependant des indications utiles. Tel est précisément le cas de la plus ancienne relation qui nous ait été laissée par les Arabes : celle du voyage en Chine que fit au neuvième siècle de notre ère un marchand nommé Soleyman. Parti de Siraf, port du golfe Persique où abordaient assez fréquemment des jonques chinoises, il dépassa la mer des Indes et arriva sur les cotes de la Chine. Sa relation, écrite en 851, fut complétée, en 880, par un de ses compatriotes, Abou-Zeid, qui y ajouta des renseignements fournis par d'autres Arabes ayant visité la Chine.

Le livre de Soleyman fut le premier ouvrage publié en Occident sur la Chine. Il a été traduit en français au commencement du dernier siècle.

Soleyman n'était qu'un observateur fort ordinaire ; mais il en était tout autrement du célèbre Maçoudi, né à la fin du neuvième siècle de notre ère à Bagdad. Ce dernier consacra vingt-cinq ans de sa vie à parcourir l'immense empire des khalifes et les provinces environnantes, y compris l'Inde. Ses observations furent publiées dans plusieurs ouvrages importants, dont le plus remarquable est celui connu sous ce nom : Les Prairies d'or. Le savant historien arabe, Ibhn Khaldoun, que nous avons eu occasion de citer plusieurs fois, et qui écrivait quatre siècles après Maçoudi, l'apprécie de la façon suivante :

Dans l’édition papier de 1980

apparait à la page 368

la figure # 233 : CARTE

Carte arabe du milieu du douzième siècle, dessinée au Caire, par Prisse d'Avesne.

téléchargeable sur le site web : Les Classiques des sciences sociales,
section Auteurs classiques : Gustave Le Bon (1841-1931) :
La civilisation des Arabes (1884).

Retour à la table des figures (ordre numérique sur le site web)

« Dans les Prairies d'or, Maçoudi a dépeint l'état où se trouvaient les peuples et les pays de l'Orient et de l'Occident à l'époque où il écrivait, c'est-à-dire en l'an 330 de l'hégire (941 de J.-C.). Ce traité nous fait connaitre leurs croyances, leurs mœurs, la nature des contrées qu'ils habitaient, leurs montagnes, leurs mers, leurs royaumes, leurs dynasties, les ramifications de leur race et celles des nations étrangères ; aussi est-il un modèle sur lequel les autres historiens se règlent, un ouvrage fondamental sur lequel ils s'appuient pour montrer la vérité d'une bonne partie de leurs ensei­gnements. »

Ibhn Haukal, né à Bagdad comme Maçoudi, commença ses voyages lorsque ce dernier venait de finir les siens. Il a donné lui-même de son livre la description suivante :

J'ai décrit la terre en long et en large, et j'ai fait connaitre les provinces musul­manes. Chaque région particulière est accompagnée d'une carte qui en offre la situation respective. J'indique les limites de chaque région, les villes et les cantons qui s'y trouvent, les rivières qui l'arrosent, les dépôts d'eau qui en modifient la surface, les ressources qu'elle présente, les impôts de diverse nature qu'elle paye, les routes qui la traversent, les distances qui la séparent des contrées voisines, le genre de commerce qui y réussit le mieux ; en un mot, j'ai rassemblé tous les renseignements qui ont fait de la géographie une science qui intéresse les princes et les personnes de toutes les classes.

Albirouni, qui accompagna Mahmoud le Ghaznévide dans son expédition dans l'Inde en l'an 1000, publia de bonnes observations sur la province du Sindh et le nord de l’Inde, et chercha, par ses calculs astronomiques, à rectifier la carte de la contrée.

Aboul Hassan, dont nous avons parlé comme astronome, et qui vivait au commen­cement du treizième siècle, peut être rangé parmi les voyageurs. Il parcourut en effet toute la côte nord de l'Afrique, du Maroc à l'Égypte, et releva astronomiquement la position de quarante-quatre points importants, dans le but de rectifier la carte des contours de l'Afrique de Ptolémée.

Le dernier des grands voyageurs que nous citerons, fut Ibhn Batoutah. Il commen­ça ses voyages en 1325. Parti de Tanger au Maroc, il visita l'Afrique septentrionale, l'Égypte, la Palestine, la Mésopotamie, le nord de l'Arabie jusqu'à la Mecque, la Russie méridionale, Constantinople, etc. ; puis se rendit dans l'Inde à travers la Boukharie, le Khoraçan et le Kandahar. À Delhi, alors capitale d'un royaume musul­man, le sultan lui confia une mission pour l'empereur de la Chine. Il s'y dirigea par mer, et, après avoir visité Ceylan, Sumatra, Java, il arriva dans la ville actuellement connue sous le nom de Pékin, puis revint par mer dans sa patrie. Ces premiers voya­ges avaient duré vingt-quatre ans. Ne se sentant pas encore fatigué, Batoutah visita l'Espagne, pénétra dans l'intérieur de l'Afrique et atteignit Tombouctou. Il mourut à Fez, en 1377, après avoir ainsi, visité la presque totalité du monde alors connu. De nos jours même, de telles explorations suffiraient à illustrer un voyageur.

2. - Progrès géographiques réalisés
par les Arabes

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Les explorations dont je viens de parler, et les connaissances astronomiques des Arabes, eurent pour résultats des progrès géographiques importants. Lorsqu'ils com­mencèrent l'étude de cette science, ils prirent d'abord pour guides les auteurs grecs qui les avaient précédés, et surtout Ptolémée ; mais, suivant leur habitude, ils eurent bientôt dépassé leurs maitres.

Les positions géographiques qu'assignait Ptolémée aux diverses villes étaient fort erronées. Rien que sur la longueur de la Méditerranée, il se trompait de 400 lieues. Pour mettre en évidence les progrès réalisés par les Arabes dans cette branche de la géographie, il suffit de comparer les positions déterminées par eux avec celles données par les Grecs. Cette comparaison prouve que chez les premiers les latitudes sont exactes à quelques minutes près alors que les Grecs commettaient des erreurs de plusieurs degrés. Pour les longitudes dont la détermination était fort difficile à une époque où on n'avait ni chronomètres ni tables exactes de la lune, les erreurs sont plus fortes, mais elles dépassent rarement 2 degrés, c'est-à-dire beaucoup moindres que celles commises par les Grecs. Les positions déterminées par ces derniers étaient entachées parfois d'erreurs énormes. La longitude de Tanger, ramenée au méridien d'Alexandrie, serait en effet de 53° 30' suivant Ptolémée, alors qu'elle est de 35° 41' en réalité, soit près de 18° d'erreur. Dans les tables arabes le grand axe de la Méditer­rannée de Tanger à Tripoli en Syrie est déterminé avec une erreur inférieure à 1 degré. Dans les tables de Ptolémée la longueur du même axe est de 19° trop grande, ce qui constitue une erreur d'environ 400 lieues.

Les Arabes nous ont laissé des ouvrages de géographie importants, dont quelques-uns ont servi pendant plusieurs siècles à enseigner cette science en Europe.

Le plus ancien traité de géographie arabe que nous connaissions est un manuel publié en 740 de notre ère par un nommé Nadhar de Bassora. Cet ouvrage traite de sujets fort variés, souvent étrangers à la géographie, et semble surtout destiné à des nomades.

Le traité de géographie d'Istakri, publié au milieu du neuvième siècle, est très supérieur au précédent. Il n'est cependant encore qu'une énumération des rivières, villes, montagnes, etc., des diverses provinces.

Les livres de Maçoudi, contemporain d'Istakri, et de Mokadacci, qui écrivait en 985, sont plutôt des relations de voyages que des ouvrages de géographie proprement dits.

Le plus célèbre des géographes arabes est l'Edrisi. Ses oeuvres, traduites en latin, apprirent la géographie à l'Europe du moyen age.

L'Edrisi était né en Espagne. Des aventures diverses le conduisirent à la cour de Roger, roi de Sicile, peu après la conquête de cette ile par les Normands. C'est en 1154 qu'il écrivit son grand ouvrage de géographie. Ce dernier contient, non seule­ment tous les travaux de ses prédécesseurs, mais encore une foule de renseignements recueillis par lui de la bouche des voyageurs. Il était accompagné de nombreuses cartes. Pendant plus de trois siècles, l'Europe se contenta de le copier servilement.

Parmi ces cartes d'Edrisi, il y en une très curieuse, que je reproduis ici, sur laquelle on voit figures comme sources du Nil les grands lacs équatoriaux  dont la découverte par les Européens n'a été faite qu'à une époque récente. Elle prouve que les connaissances géographiques des Arabes, en Afrique, furent très supérieures à ce qu'on a supposé pendant longtemps. Parmi les autres géographes arabes, je citerai encore Kazwiny et Yakoût, qui vivaient au treizième siècle. Le livre de ce dernier est un dictionnaire rempli de documents sur tous les pays qui composaient le khalifat.

Aboulfeda, prince de Hamah (1271-1331) est connu également comme géogra­phe ; mais il ne fit guère que résumer d'autres travaux. Il en est de même de Makrisi et d'el Hassan.

Il serait fort long, d'ailleurs, d'énumérer les noms et les oeuvres des principaux géographes arabes : Aboulfeda à lui seul en cite soixante qui vivaient avant lui. L'aperçu qui précède suffit à montrer leur importance, et, sans la ténacité particulière des préjugés héréditaires qui règnent encore contre l'islamisme, on s'expliquerait difficilement que des géographes aussi instruits que M. Vivien de Saint-Martin aient pu la méconnaitre. L'apport des Arabes est tellement considérable qu'il suffit de le mentionner pour en montrer la valeur. Au point de vue scientifique, ils font ces déterminations astronomiques exactes qui sont la première base des cartes, et rec­tifient les erreurs énormes de positions commises par les Grecs. Au point de vue des explorations, ils publient des relations de voyages qui font connaitre diverses parties du monde à peine soupçonnées avant eux, et où les Européens n'avaient jamais pénétré. Au point de vue de la littérature géographique, ils publient des livres qui remplacent tous ceux qui les avaient précédés, et que les peuples de l'Occident se sont bornés à copier pendant plusieurs siècles.

Dans l’édition papier de 1980

apparait à la page 371

la figure # 234 : CARTE

Carte arabe d'Edrisi (1160) ; d'après V. de Saint-Martin.

téléchargeable sur le site web : Les Classiques des sciences sociales,
section Auteurs classiques : Gustave Le Bon (1841-1931) :
La civilisation des Arabes (1884).

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Voici sur les sources du Nil le passage même d'Edrisi :

« Le Nil tire son origine de cette montagne (celle de la Lune) par dix sources, dont cinq s'écoulent et se rassemblent dans un grand lac ; les autres descendent également de la montagne vers un autre grand lac. De chacun de ces deux lacs sortent trois rivières qui finissent par se réunir et par s'écouler dans un très grand lac près duquel est située une ville nommée Tarfi. »



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