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Stylistique de la composante discursive

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Stylistique de la composante discursive

1. Considérations générales

Si la phrase est une construction théorique, l’énoncé est une réalité discursive. La composante discursive intÈgre les phrases dans le discours, vu comme suite d’énoncés répondant à l’exigence de cohésion. La cohésion est une question de co-textualité, du fait qu’elle concerne les rapports de l’énoncé avec son environnement linguistique, indépendamment de la situation de communication. La composante discursive relÈve donc encore de la dimension linguistique du texte, sont unité minimale étant l’énoncé, compris comme phrase co-textualisée, son extension maximale le texte, saisie comme suite plus ou moins cohésive d’énoncés.



Les figures du mot et de la phrase, abstractions théoriques, s’actualisent dans la composante discursive, oÙ elles deviennent les figures concrÈtes de l’énoncé et oÙ elles s’intÈgrent dans la macrostructure stylistique discursive du texte.

L’intégration des figures dans l’ensemble textuel est en fin de compte une question d’enchainement. Le texte, dans sa composante discursive, est une suite organisée d’énoncés, plus ou moins porteurs de figures, qui dessinent un réseau figuratif global plus ou moins systématique. L’enchainement présente un aspect quantitatif et un aspect qualitatif.

La quantité n’est pas tant une question de nombre que d’espacement des figures. Génériquement, les textes poétiques, réduits comme dimension, auront une concentration plus importante de figurativité que les textes narratifs et dramatiques, beaucoup plus amples. Au-delà de cette direction premiÈre, il faut tenir compte des mutations qui interviennent dans la généricité mÊme, d’une époque littéraire à une autre. Les jeux de la figurativité s’inscrivent sur une échelle de variables dont les tendances extrÊmes sont l’excÈs et l’ascÈse et qui peuvent affecter simultanément ou non tous les genres. Aux tendances génériques s’ajoutent les pulsions idiolectales, qui confirment ou infirment les dominantes quantitatives de l’époque.

Au point de vue qualitatif, il s’agit du degré de cohésion textuelle, autrement dit des types d’enchainement qui réalisent la construction syntaxique et sémantique du texte. Ces types se constituent en ce que l’on pourrait appeler les macro figures de la composante discursive. En termes d’acceptabilité, les jeux de la cohésion se situent entre deux pôles virtuels, entre un plus et un minus objectivement indéterminables, de par le caractÈre vague, flou du concept mÊme. Les textes concrets se placent sur cet axe dans la proximité relative d’un pole ou de l’autre, fonction des contraintes sociolectales et idiolectales.

La macrostructure stylistique du texte est fortement déterminée par les contraintes génériques. Les textes poétiques, narratifs et dramatiques se comportent différemment dans le plan du fonctionnement syntaxico-sémantique global, ce qui justifie l’existence des disciplines spécialisées qui les étudient : la poétique, la narratologie, la dramatologie. La stylistique de la composante discursive interfÈre nécessairement avec chacune d’entre elles, vu l’identité de leur objet d’investigation.

Les contraintes idiolectales se manifestent comme dominantes macro stylistiques en quelque sorte super ordonnées à celles de genre. Tout texte, soit-il poétique, narratif ou dramatique, est plus ou moins cohésif, deux tendances majeures y étant repérables : la continuité, le legato sémantico-syntaxiques des énoncés, qui situe le texte sous le signe de la conjonction, l’autre vers la discontinuité, vers les ruptures de toute sorte, qui le configurent comme essentiellement disjonctif.

2.La macrostructure stylistique du texte poétique

Une caractéristique majeure, distinctive, du texte poétique est qu’il exploite de maniÈre systématique la double articulation du langage1. Les unités minimales à fonctionnalité poétique sont infra linguistiques : dans le plan du signifiant ce sont les phÈmes, dans le plan du signifié les sÈmes. C’est de ces éléments fonctionnels que part l’enchainement des unités successives constitutives du texte.

Si dans la composante phrastique les figures du signifiant et du signifié apparaissent comme unités discrÈtes, analysables en tant que mécanismes abstraits généraux du langage in-formé stylistiquement, dans la composante discursive qui les actualise, elles s’inscrivent dans un continu, qui forme la macrostructure stylistique du texte. Cette macrostructure est elle-mÊme dissociable théoriquement en structures du signifiant et du signifié.

Le signifiant poétique global

Le signifiant poétique s’organise en ce que l’on appelle la structure prosodique du texte. Faite d’éléments phonétiques (graphiques), rythmiques et syntaxiques, la structure prosodique représente un ensemble plus ou moins cohésif, systématique de formes spécifiques.

Les micro figures du signifiant, que nous avons étudiées dans la composante phrastique, agissent au niveau discursif dans le plan syntagmatique, leur enchainement plus ou moins cohésif modifiant le déroulement linéaire du texte. Dans un texte donné, l’ensemble des ces figures constitue sa structure prosodique. Elles s’intÈgrent dans le texte sous la forme d’un réseau systémique ou a-systémique, perceptible en ses détails et comme ensemble plus ou moins structuré.

On peut parler essentiellement de deux types de systÈmes prosodiques : l’un cohésif, régulier, fermé, l’autre non cohésif, irrégulier, ouvert.

Dans le systÈme fermé, les figures du signifiant s’enchainent suivant des rÈgles précises, qui n’admettent que des infractions mineures. Un tel systÈme se caractérise par le relatif isomorphisme des figures, réalisé par des régularités phoniques, rythmiques et syntaxiques, plus ou moins indépendantes entre elles.

L’ouverture prosodique signifie la destruction partielle du systÈme (la déconstruction prosodique totale équivaut à la dissolution des formes poétiques en formes prosaÃques) ; les figures y reçoivent une relative autonomie, dans le sens de la non obligativité de la présence simultanée et intégrée de tous les types de figures du signifiant : phonétiques, rythmiques, syntaxiques. La déstructuration prosodique n’affecte pas les figures en elles-mÊmes, qui existent en tant que telles dans le texte, mais le réseau qui les contraint à un fonctionnement systémique, cohésif. Le systÈme prosodique ouvert produit la rupture des régularités de nature formelle, les figures y manifestant une tendance relative vers l’allomorphisme.

Le signifié poétique global

Le signifié poétique global représente la macrostructure sémantique du texte, qui se réalise apparemment par l’enchainement progressif des énoncés, vus dans leur développement sémique, sémémique et métasémémique. En réalité, le sens sémantique du texte poétique a comme caractéristique majeure le fait qu’il ne se constitue pas de maniÈre linéaire, mais par un dynamisme propre, qui oblige à des rétrospections et des prospections systématiques, oÙ l’unité de base est le sÈme, non pas l’énoncé. Ce dynamisme est un facteur important de cohésion sémantique, qui contrebalance l’effet ruptif de la séquentialité et de la progression rhématique du texte.

D’autre part, le sens sémantique du texte n’est pas la somme du sens des unités qui le composent. Le sens poétique est flou, fuyant, par définition. L’essence sémantique du texte poétique est sa plurivocité. La poésie crée un univers sémantique encodé, qui nécessite son décodage, son interprétation. FonciÈrement polysémique, l’univers sémantique de la poésie s’ouvre à des interprétations multiples.

Si les métasémÈmes jouent un rôle important dans la construction de l’univers sémantique du texte poétique, y agissant comme nœuds signifiants, focalisants et irradiants en mÊme temps, points de concentration sémique et de dissémination classémique, la macrostructure sémantique ne s’y réduit pas. Elle n’est pas un continu figuratif, mais un jeu plus ou moins équilibré quantitativement d’emplois figurés et littéraux d’unités sémantiques. Il existe mÊme des textes poétiques axés principalement sur le sens littéral des éléments constitutifs, ce qui ne facilite pas nécessairement l’interprétation. Car l’interprétation n’est pas le fait du seul décodage des figures sémantiques, plus ou moins faciles à réduire, fonction de la distance sémantique entre le terme de départ et le terme d’arrivée, mais en égale mesure de la reconstitution progressive, dynamique, de l’ensemble signifiant qui intÈgre les figures dans un réseau sémique et classémique plus ou moins cohésif. Et il arrive souvent, surtout dans la poésie moderne, que cette reconstitution soit difficile, malgré l’absence des métasémÈmes, à cause de la distance sémantique qui sépare les termes littéraux in praesentia. Paradoxalement, la littéralité peut devenir un facteur de déstructuration du sens poétique et la figurativité un facteur important de cohésion.

La progression thématique se réalise par une séquentialité iso ou allotopique.

La séquentialité isotopique donne naissance à des structures sémantiques relativement transparentes et prévisibles. L’enchainement des énoncés peut amplifier, par multiplication rhématique, une seule et mÊme isotopie ou créer plusieurs isotopies, qui dérivent logiquement les unes des autres. Cette maniÈre d’organisation sémantique caractérise essentiellement la poésie pré moderne, oÙ l’enrichissement sémantique va dans la direction de l’approfondissement des sens, conformément à l’esthétique de l’identité, qui y est dominante.

La séquentialité allotopique, propre surtout à la poésie moderne, se réalise par l’enchainement de structures discontinues, ce qui mÈne à la pulvérisation du sens, synonyme de l’hermétisme sémantique. Cependant, l’allotopie, cette stratégie discursive ambiguÃsante, n’est pas un but en soi, mais un moyen d’enrichissement sémantique, un instrument de production de la pluralité signifiante.

D’autre part, la construction globale allotopique n’est qu’une virtualité, la réalité poétique se réalise à l’intérieur du sens, qui ne peut nullement exclure les développement isotopiques. MÊme lorsque dans un texte les séquences allotopiques sont dominantes, elles généreront en structure profonde des séries isotopiques, par les perturbations référentielles qu’elles produisent et dont les directions signifiantes trouvent les classÈmes nécessaires à leur intégration dans une ou plusieurs isotopies. De la sorte, la séquentialité allotopique engendre un énoncé global isotope ou, le plus souvent, polyisotope, perceptible a posteriori comme étant cohésif. La cohésion sémantique est donc le fait de la construction et de l’interprétation dynamique du sens.

3. La macrostructure stylistique du texte narratif

Le texte narratif part d’un découpage discursif différent de celui du texte poétique. Son unité fonctionnelle minimale est l’énoncé, les unités infralinguistiques, les phÈmes et les sÈmes, opératoires dans la poésie, y perdent leur relief, non qu’elles n’y soient pas présentes, mais elles n’ont pas une relevance particuliÈre dans la structuration de l’ensemble prosaÃque. Eléments constitutifs des microfigures du signifiant et du signifié actualisées au niveau de l’énoncé, ces unités ne réalisent pas un réseau textuel semblable à celui de la poésie. C’est que dans le texte narratif les microfigures se subordonnent aux macrofigures du signifiant et du signifié. La macrostructure stylistique du texte narratif est plus ou moins indifférente et indépendante du nombre et de la qualité des microfigures qui y apparaissent, alors que dans la poésie les microfigures sont constitutives des macrofigures, allant jusqu’à leur confusion ou superposition. Dans le texte narratif, tout comme dans le texte dramatique d’ailleurs, l’organisation des microfigures en réseau est un indice d’intentionnalité poétique.

La macrostructure stylistique du texte narratif est dissociable en macrofigures du signifiant et du signifié.

Les figures du signifiant narratif

Le signifiant du texte narratif se présente comme une suite organisée d’énoncés envisagés dans leur structuration syntaxique.

Le texte en prose présente une structure « prosodique » plus ou moins expressive, fonction des contraintes génériques et idiolectales qui président à sa mise en œuvre. Il y a des textes qui exploitent d’une maniÈre intentionnelle les valeurs expressives de la texture prosodique et d’autres qui y sont plutôt indifférents.

Les éléments prosodiques tels le contour rythmique et mélodique, la cadence, la période, etc., repérables dans la composante phrastique, ne manifestent leur expressivité que dans le continuum du texte, oÙ ils deviennent des faits d’enchainement plus ou moins cohésif.

Génériquement, une organisation prosodique marquée du texte narratif est un indice formel de mélange de genres, de glissement vers la prose poétique.

Au point de vue idiolectal, il s’agit de pulsions ou de choix volontaire de dominantes macroprosodiques (de type analogo-conjonctif ou logico-disjonctif) ou de neutralité, d’absence de telles dominantes.

Les éléments prosodiques de la composante discursive représentent des macrofigures du signifiant lorsqu’ils se détachent du continuum textuel par des marques formelles évidentes et spécifiques : par exemple, enchainements réguliers d’énoncés à rythme binaire, ternaire, etc., en contraste avec une suite rythmique aléatoire ; enchainements réguliers de constructions à cadence majeure ou mineure, dans un co-texte neutre ou inverse ; apparition d’une suite de périodes progressives ou régressives dans un co-texte inverse ou dans un co-texte à construction dynamique, non périodique, etc.

Le texte narratif a également une structure séquentielle.

Les énoncés, unités fonctionnelles minimales du signifiant narratif, se constituent en unités de rang supérieur, les séquences. J.-M. Adam définit la séquence comme « entité relativement autonome, dotée d’une organisation interne qui lui est propre et donc en relation de dépendance / indépendance avec l’ensemble plus vaste dont elle fait partie. »

L’auteur distingue cinq types de séquences : narrative, descriptive, argumentative, explicative et dialogale.

En tant que structure séquentielle, un texte comporte un nombre n de séquences complÈtes ou elliptiques, le plus souvent hétérogÈnes.

Il existe rarement de textes construits d’une seule séquence ou d’une suite de séquences de mÊme type.

Un texte comportant une seule séquence narrative se présente comme récit minimal. Cette séquence est plus ou moins homogÈne, fonction de la présence ou l’absence de propositions descriptives, explicatives, etc. qui peuvent entrer dans sa structure.

La structure séquentielle quasi homogÈne caractérise le conte de fées, par exemple, oÙ il y a, d’habitude, une suite linéaire et coordonnée de séquences narratives.

Une certaine homogénéité est repérable également dans la prose de type picaresque, cependant ici il n’y a plus linéarité séquentielle, mais emboitement, enchassement des séquences les unes dans les autres, dans certains points de la séquence narrative principale, enchassante.

Le plus souvent, le texte narratif se présente comme structure séquentielle hétérogÈne. Deux types de figures sont à prendre en considération : l’insertion de séquences hétérogÈnes et le mélange de séquences de types différents.

L’insertion de séquences descriptives et dialogales dans le texte narratif est un fait courant, la présence des autres types de séquences n’étant point exclue.

Le mélange de séquences pose le problÈme de la relation de dominance. Dans le texte narratif la dominante sera normalement narrative, la séquence dominée pouvant Être descriptive, argumentative, etc. Mais ce n’est pas toujours le cas.

Les jeux de la séquentialité sont si divers et subtils, qu’ils peuvent parfois mettre en cause le statut générique du texte. Un exemple concluant dans ce ses est représenté par le roman diderotien Jacques le Fataliste et son Maitre .

Les figures du signifié narratif

Le signifié narratif comporte essentiellement deux plans : celui du récit et celui de la macrostructure sémantique.

Le récit peut Être envisagé comme structure immanente, commune à toutes les histoires du monde (vision sémiotique) et comme investissement textuel.

Les catégories ou figures paradigmatiques de la structure immanente sont les actants et les prédicats, organisées syntagmatiquement en propositions ou énoncés narratifs, qui, à leur tour, se structurent en macropropositions : l’état initial ou orientation, la complication, l’action ou évaluation, la résolution, l’état final.

Catégories abstraites, théoriques, figures pré-textuelles, les actants, les prédicats, les propositions et les macropropositions président à la réalisation de tout récit concret.

A un niveau moins abstrait, conventionnel, les actants, figures virtuelles, « s’incarnent » en acteurs (Êtres et objets) qui jouent des rôles actantiels ou narratifs, tandis que les propositions s’organisent en un code des actions constitutives de la trame du récit, qui peut subsumer des sous-codes d’états et de communication.

Au niveau conventionnel concret on a affaire à l’investissement textuel du récit sous forme de personnages, protagonistes de la diégÈse.

Invariants stylistiques, les figures du récit s’actualisent dans les textes narratifs concrets en tant qu’infinité de variants, déterminés de maniÈre sociolectale et idiolectale.

La macrostructure sémantique du texte narratif est celle dont on infÈre le thÈme global du texte. L’ensemble des macro-propositions forme l’univers sémantique textuel global.

La cohésion sémantique est un fait de co-textualité. Elle est à envisager en termes d’adéquation des unités sémantiques à des co-textes de plus en plus larges, jusqu’à leur identification avec les limites du texte. Sa production et sa perception relÈvent de la compétence discursive/textuelle de l’auteur et du lecteur.

La cohésion sémantique est donnée par l’isotopie, qui est un phénomÈne concernant les unités sémantiques de différents niveaux, depuis les unités élémentaires, les sÈmes, jusqu’à l’ensemble textuel. Dans le texte narratif, les répétitions sémiques des parcours locaux assurent la construction linéaire du sens.

Plus ou moins cohésifs, les textes narratifs ont souvent une macrostructure sémantique complexe, polyistopique et des développements thématiques multiples.

4. La macrostructure stylistique du texte dramatique

Le texte dramatique a une situation spéciale par rapport aux textes poétiques et narratifs, de plusieurs points de vue.

Tout premiÈrement il est moins destiné à la lecture, qu’à servir de support pour le spectacle théatral, ce qui produit des modifications structurelles importantes.

Son caractÈre dialogal lui rend également un statut différent, à partir de son découpage mÊme, son unité minimale étant l’acte de langage, unité de nature pragmatique.

Le dialogue théatral est le véhicule d’une histoire oÙ l’on peut déceler les macropropositions du récit.

Il existe, enfin, un théatre en vers, oÙ aux rÈgles de composition dramatique s’ajoutent les contraintes formelles et le fonctionnement sémantique du texte poétique.

Les figures du signifiant dramatique

Le texte dramatique est particuliÈrement sensible à la texture prosodique, du fait qu’il est destiné à l’oralité, oÙ les faits de nature segmentale et suprasegmentale sont doués d’une expressivité accrue. Cadence, sonorités, rythme, accents d’intensité et d’insistance, contours intonatifs, expressifs en eux-mÊmes, y reçoivent le plus souvent des fonctions sémantiques et pragmatiques.

Le texte dramatique en vers s’impose une contrainte supplémentaire : sa structuration prosodique canonique, systémique.

Au point de vue de la structure séquentielle, le texte dramatique manifeste une quasi homogénéité, se présentant comme enchainement de séquences dialogales.

L’interaction verbale peut véhiculer cependant d’autres types de séquences: narratives, descriptives, argumentatives, etc. L’hétérogénéité séquentielle se réalise soit par insertion – il existe, par exemple, surtout dans le théatre classique, des monologues narratifs, soit par mélange – la dominante dialogale comporte des propositions descriptives, des connecteurs argumentatifs, etc.

Le texte dramatique a une structure discursive dialogale, organisée comme ensemble d’unités de différents rangs et de relations entre ces unités .

La segmentation du dialogue en constituants obéit au principe de composition hiérarchique, qui postule que tout constituant de rang n est composé de constituants de rang n-1.

Le dialogue est une interaction verbale qui se déroule entre deux ou plusieurs locuteurs. L’interaction est le constituant dialogal maximal.

Le constituant de rang immédiatement inférieur est l’échange, qui est la plus petite unité dialogale. Le nombre des échanges constitutifs de l’interaction est variable. Les limites de l’interaction, assez floues d’ailleurs, sont déterminée par l’existence des échanges d’ouverture et de clôture (échanges confirmatifs ou phatiques), entre lesquels se situent les échanges transactionnels (ou réparateurs). En l’absence des échanges confirmatifs, les repÈres de l’interaction sont de nature situationnelle et thématique. Catherine Kerbrat-Orecchioni définit ces limites de la maniÈre suivante: “Pour qu’on ait affaire à une seule et mÊme interaction, il faut et il suffit que l’on ait un groupe de participants modifiable mais sans rupture, qui dans un cadre spatio-temporel modifiable mais sans rupture, parlent d’un objet modifiable mais sans rupture.”2

Les constituants de l’échange sont les interventions. L’intervention est définie comme la plus grande unité monologique du dialogue. Le nombre des interventions constituant l’échange est variable. L’échange minimal contient deux interventions appartenant à des locuteurs différents.

Suivant le principe de la composition hiérarchique, l’intervention est composée d’actes de langage. L’acte de langage est la plus petite unité monologique du dialogue. L’intervention contient au moins un acte de langage.

Les figures du signifié dramatique

La structuration logico-sémantique de texte dramatique est soumise à une double série de contraintes: celles qui relÈvent de sa nature dialogale et celles qui lui sont imposées par la structure narrative qui le sous-tend. Pratiquement, les composantes discursive et pragmatique y sont inséparables, de par le caractÈre nécessairement situationnel de l’interaction verbale. Le sens sémantique et la signification pragmatique y entretiennent un rapport de solidarité beaucoup plus important que dans les autres types de textes fictionnels.

La structure narrative sous-jacente du texte dramatique détermine l’orientation des interactions vers la réalisation d’une intrigue. Les locuteurs-personnages sont les participants d’une succession d’états, d’événements et d’actions, oÙ l’on reconnait les macro propositions de la structure inhérente du récit: l’orientation, la complication, l’action ou évaluation, la résolution et l’état final ou morale. L’absence de l’intrigue est une macro figure sémantique significative.

La cohésion sémantique du texte dramatique est, en fait, inséparable de la cohérence pragmatique, les limites entre les deux étant floues. Toutes les fois que le co-texte est insuffisant pour la réduction de quelque impertinence sémantique, on recourt au contexte, qui permet d’y découvrir une signification quelconque. Le vide sémantique n’étant pas acceptable, on le charge de significations contextuelles.



André Martinet, Eléments de linguistique générale, Paris, Armand Colin, 1970

v. A. Mustatea, Dialogal / dialogique : Jacques le Fataliste et son Maitre, in De la transtextualité à la pragmatique du texte littéraire, Pitesti, Paralela 45, 2001

Jacques Moeschler, Théorie pragmatique et pragmatique conversationnelle, Paris, Armand Colin, 1996, p.177

Kerbrat-Orecchioni, C., Les Interactions verbales, Paris, Armand Colin, 1990, p.216



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